• Ronaldo
    Effet marmotte
    REUTERS/Paulo Whitaker
    C'est l'un des grands mystères du football. Pourquoi les meilleurs joueurs du monde ont-ils si peu de respect pour leur coiffure ? La Fifa devrait se pencher sur le problème. Dans le cas de Ronaldo, sa petite marmotte frontale permettait peut être de mieux lifter la balle ? [Saitama stadium, Japon, 24 juin 2002]
     
    Zinedine Zidane
    World Coupe Zidane
    © Christian Liewig/TempSport/Corbis
    Forcement, ça casse un peu son image de beau gosse. Avant la calvitie, Zizou ne brillait pas par ses goûts capillaires. Une bonne petite coupe de vainqueur, avant une Coupe du monde la boule à zéro cette fois-ci ! Faut bien que jeunesse se passe… [Clairefontaine, 1995]
     
    Valderrama
    Colombian style
    © REUTERS/Jean-Christophe Kahn
    Le champion toute catégorie des coupes ringardes, c'était lui ! Carlos Valderrama, la légende du football colombien, reconnaissable entre mille avec son énorme touffe blonde. Dommage pour nous, l'homme à la crinière de lion s'est retiré des terrains. [Colombie - Angleterre, Lens, 26 juin 1998]
     
    Chris Waddle
    Lanceur de tendance
    Ben Radford/Staff/Getty
    Début des années 90. Nous sommes en plein boom de la coupe brosse / cheveux long dans la nuque. L'ambassadeur de cette mode s'appelle Chris Waddle, le nouveau chouchou de l'OM. A la télé, dans les écoles, en boîte de nuit, la vraie classe c'est le style Waddle. Inoubliable. [Angleterre - Tunisie, Tunis, 2 juin 1990]
     
    George Best
    © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS
    Légende vivante de Manchester United dans les années 60' / 70', George Best a marqué l'histoire du football anglais. Idole de Maradona, Pelé disait de lui qu'il était le meilleur joueur qu'il ait jamais vu évoluer. Point de vue coupe de cheveux rétro, Best restera aussi dans les annales de la coiffure. [Manchester, 1972]
     
    Denis Law
    Ex-fan des sixties
    © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS
    Autre joueur mythique de Manchester United et grand pote de Best, Denis Law affiche un magnifique mullet surmonté d'une belle brosse toute blonde qui influença certainement Chris Waddle. Foot et rock'n roll, toute une époque... qui valait bien une photo. [Manchester, 1972]
     
    Rudi Völler
    © Parrot Pascal/Corbis Sygma
    Dans la série des incontournables, le grand Rudi Völler a marqué l'histoire de la coiffure allemande. Le célèbre joueur de l'OM et du Bayer Leverkusen a fait (un peu à ses dépens il est vrai) de ses cheveux et de sa moustache triomphante une marque de fabrique reconnaissable à des kilomètres. [Marseille, 9 juillet 1992
     
    Lee Chun-Soo
    Le look Patrick Sébastien
    REUTERS/Kim Kyung Hoon
    Dans un style plus contemporain, Lee Chun-Soo, le redoutable attaquant de la Corée du Sud affiche une superbe décoloration à la Patrick Sébastien. Un look qui ne l'a pas empêché de causer de sérieuses frayeurs à Barthez, notre chauve national. [Séoul, 19 mai 2006]
     
    Roberto Baggio
    Une nuque longue pour la vie !
    © INew Press/Stringer/Getty Images
    Il est des modes dont on ne peut se défaire... Passé l'an 2000, les tempes pourtant grisonnantes, le grand Roberto Baggio sacrifie toujours à la coupe mullet, dans sa version frisotis. Une sorte de synthèse de Chris Waddle et Rüdi Woller. [Milan, 16 mai 2004]

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  • ATHENES

    Des origines à la fin de la tyrannie



    Les Athéniens appartiennent à la famille des Ioniens. D'après la tradition, ils seraient autochtones, eux même à l'origine de la migration ionienne qui aboutit à la colonisation de la façade égéenne de l'Asie Mineure. A l'origine, le territoire de l'Attique comporte plusieurs entités autonomes, Athènes n'étant qu'une de ces entités. A un certain moment, l'Attique se serait unifiée autour d'Athènes, devenue seule entité politique.
    Ce processus de regroupement, que l'on retrouve dans plusieurs cités grecques s'appelle un Synœcisme. Il aurait été du à l'instigation de Thésée, personnage mythique. Dans l'archéologie, on voit émerger la cité d'Athènes vers 900 av J.C, les textes nous apporte la présence d'une vie politique bien après.


    I] Le règne de l'aristocratie

    1) Des rois aux archontes
    Les premiers temps d'Athènes sont mal connus si ce n'est par la tradition qui rapporte une succession de plusieurs rois, parmi lesquels Érechthée. Ces rois sont largement mythiques.
    Cette période se termine avec un souverain qui aurait abandonné la royauté pour devenir Archonte, mais à vie. Une dizaine d'archontes à vie sont ensuite remplacés par des archontes établis pour dix ans, jusqu'à ce que la charge devienne annuelle en 682-1. C'est à la période archaïque que cette charge devient aussi collégiale avec trois archontes au lieu d'un.
    La notion de royauté subsiste néanmoins, l'un des trois archontes portant le titre de roi (basileus). Celui-ci a des prérogatives religieuses, gardien des traditions, mais aussi judiciaires : il intervient notamment pour les affaires d'impiété.
    Le pouvoir politique revient à l'archonte éponyme. Le troisième est le chef de l'armée avec le titre de polémarque : le chef de guerre.

    2) l'organisation de la communauté civique
    Les Athéniens étant des Ioniens, leur communauté de citoyens est divisée en 4 tribus. Celles-ci divisée en 48 naucraries. Elles semblent être des unités fiscales. Elles ont à leur tête des magistrats : les naucrares (capitaine de vaisseau). Ce système des naucraries a pu être mis au point pour financer la construction de navire. Dès le VIIe siècle avant J.C, les Athéniens s'engagent dans des combats navals. Quant aux 4 tribus, leurs fondements semblent être liés au sang. Elles sont le cadre du recrutement des soldats : et donc quatre bataillons.
    Les tribus sont également divisées en phratrie. Elles sont des sortes de confréries religieuses, elles aussi fondées sur les liens du sang. Elles subsistent à l'époque classique, où le nouveau citoyen doit être inscrit dans une phratrie.
    Cette Athènes est dominée par les aristocrates : les Eupatrides. Ils regroupent une soixante de clans aristocratiques ; ils se reconnaissent chacun dans un ancêtre commun, souvent un héros. A l'origine, seul ces aristocrates pouvaient obtenir la fonction d'archonte : l'archontat.
    Cette toute puissance des aristocrates aboutit à des conflits sociaux entre les biens nés et les autres. Pour résoudre ce conflit, on fait appel à deux catégories de personnes, soit des tyrans qui résolvent le problème par la force, soit des législateurs qui règle par la force de la loi. Après une courte tentative de tyrannie d'un certain Cylon. En 620 on fait appel à un législateur : Dracon.

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    3) La législation de Dracon
    Il intervient à l'époque ou apparaissent les premières lois écrites dans le monde grec. Auparavant, les lois étaient orales, interprétées par les magistrats, des aristocrates. Pour mettre fin aux abus, on pense qu'il faut écrire les lois sur un support pour qu'elles soient connues et valables par et pour tous. Ce processus vise en partie à réduire le pouvoir des aristocrates.
    Dracon est connu surtout pour les lois qu'il a transcrit concernant les crimes de sang. Cette législation était encore en vigueur à l'époque classique ; elle fit l'objet d'une nouvelle transcription fin Ve siècle. La grande nouveauté : pour la première fois on distingue entre le meurtre prémédité et le meurtre involontaire. Elle devait se faire auparavant de manière occasionnelle ; désormais on met en place des procédures spéciales. On cherche aussi à régler les affaires à l'amiable entre meurtrier et famille.
    Dracon est aussi l'auteur d'autres lois, toutes abolies par la suite, considérée comme trop rigoureuses. Il s'agissait de lois draconiennes.


    II] Les réformes de Solon

    C'est un personnage substantiel ; il a laissé une œuvre politique sous la forme poétique. Solon est considéré comme l'un des plus grand sage de la Grèce. Ses lois ont été rédigées à l'origine sur des pancartes en bois, en rouge sur fond blanc. Ces pancartes sont encore conservées à l'époque classique.
    Dans ses poèmes politiques, Solon appelle le peuple à se réunir pour discuter des grands problèmes de la société. Il s'impose comme homme de la situation en 591-593, il est nommé archonte éponyme avec les pleins pouvoirs pour réformer l'Etat.
    Il prend différentes mesures, qui nous permettent de connaître les problèmes.

    1) Les réformes agraires
    Il s'agit de résoudre des problèmes d'occupation du sol. Il semble que les aristocrates occupent la plus grande partie des terres, sur lesquelles ils font travailler des paysans. Solon libère les terres de leur servitude, en faisant enlever les bornes qui les délimitaient. Il semble que ces bornes indiquaient que ces terres étaient d'une manière ou d'une autre hypothéquée. C'est dans ce contexte qu'on nous parle de paysans hectémores. Ce sont des fermiers obligés de verser un sixième de leur production au propriétaire. D'après la source essentielle : Aristote avec l'athenaion politeia, ceux qui ne pouvait s'acquitter de ce loyer pouvaient être réduits en esclavage, de même pour les débiteurs insolvables.
    Solon réagit de manière radicale en supprimant l'esclavage pour dette. D'autre part, en faisant enlever les bornes, il permet aux paysans de demeurer sur les terres qu'ils travaillaient, sans avoir à verser de loyer ; il leur permet ainsi de devenir de véritables propriétaires.
    C'est un coup dur pour les aristocrates, cette réforme agraire va donc avoir des conséquences politiques.

    2) Les réformes politiques
    a. les classes censitaires
    Solon a réussi à éviter un grave conflit social en pénalisant les aristocrates. A-t-il voulu favoriser le petit peuple ? En fait, il a pris acte que depuis quelques temps, des athéniens profitant de l'expansion économique de la cité se sont enrichis sans être des aristocrates. Ceux-ci souhaitaient tout naturellement participer à la vie politique dont ils étaient exclus du fait de leur naissance.
    Solon remplace, pour l'exercice des charges publiques, la naissance par la fortune. C'est dans cette perspective qu'il partage les citoyens en 4 classes censitaires en fonction des revenus de chacun. Comment les évaluer ? La fortune se mesurait par les revenus agricoles. On prend pour base une mesure de blé : le médimne (51 litres de blé). Tous les Athéniens n'avaient pas de revenus agricoles, pour ceux-là, on établit une équivalence fictive entre une mesure de blé et une mesure d'huile : le metrete (39l).
    Les classes censitaires vont subsister pendant toute l'époque classique :
    – Les revenus d'au moins 500 médimnes : les pentacosiomédimes.
    – Entre 300-500 médimnes : les cavaliers.
    – Entre 200-300 médimnes : les zeugites.
    – Moins de 200 médimnes, les plus nombreux : Thètes.
    On constate dans ce classement que l'estimation des richesses se fait suivant les revenus de l'année et non suivant le capital. Seul les pentacosiomédimnes pouvaient être archontes ; il semble qu'à la suite on leur ait adjoint les cavaliers. Quant aux thètes, ils pouvaient participer à l'assemblée, l'ecclésia, ainsi que bénéficier du tribunal populaire : l'Héliée.
    La modification des critères d'accès aux charges est une nouvelle donne politique, donnant plus de pouvoir aux forces vives de la cité.

    b. les pouvoirs du peuple
    Solon donne au peuple le pouvoir de s'exprimer dans le cadre des institutions, sans lui donner trop de souveraineté. Il aurait donner un cadre plus formel aux réunions de l'assemblée en définissant une périodicité. Pour éviter que le peuple ne prenne des décisions inconsidérées, Solon crée le Conseil des Quatre Cent, chargé de discuter les propositions faites par le peuple. Ce conseil aurait aussi eu pour finalité de balancer l'influence d'un autre conseil : l'aréopage.
    L'aréopage est un conseil formé des anciens archontes de composition un peu trop aristocratique.
    Solon favorise le peuple sur le plan judiciaire en instituant un droit d'appel à la suite d'un jugement considéré comme inique. On peut contester le jugement d'un magistrat et faire appel devant une instance crée par Solon : l'Héliée.

    Pour un bilan de l'œuvre de Solon :
    Il faut s'interroger sur les buts : établir la concorde entre les puissants et les faibles. Dans ses poèmes politiques, il déclare avoir accordé au peuple tous les privilèges auxquels il pouvait prétendre, tout en manifestant des réticences quant aux débordements de la foule.
    Il se glorifie d'avoir évité que les puissants ne soient malmenés par une révolution, donc d'éviter une tyrannie. Il reste un médiateur choisi par les deux parties : les aristocrates et le peuple.


    III] L'avènement de la tyrannie de Pisistrate

    A Athènes, le contexte est désormais fait de tensions politiques. Pendant les années qui suivent l'archontat de Solon, Athènes semble avoir été composée de luttes de factions ; pendant certaines années, la cité n'a pas eu d'archontes éponymes, les élections étant fortement contestées. Ces années sans archontes sont appelées Anarchia.
    On n'entend parler à nouveau de la vie athénienne que vers 560, quand les luttes de factions dégénèrent en guerre civile. On voit apparaître trois factions, qui se déchirent pour des raisons politiques et des intérêts locaux. Ces trois factions sont distinguées par leur géographie : les gens de la plaine, les gens de la côte, et ceux des collines (dirigés par Pisistrate).
    Les gens de la côte seraient partisans d'un régime modéré, ceux de la plaine favorable à une oligarchie, et ceux de la colline représente une masse populaire à la recherche d'un chef qui défende leurs intérêts.

    1) La prise de pouvoir
    Pisistrate a connu plusieurs fois l'exil avant de s'établir de façon décisive et d'établir une dynastie.
    La première prise de pouvoir se fait à la suite d'une supercherie, comme celles qui suivront d'ailleurs. Ce qui est original, c'est qu'il s'est imposé par la ruse plus que par la force.
    Vers 560, Pisistrate, se présente à l'Agora, couvert de blessures qu'il se serait faite à lui-même en prétendant avoir été attaqué par ses rivaux. Il apitoie les citoyens et leur demande de lui fournir une garde personnelle qui sera composée de Doryphores. Ce ne sont pas des soldats, mais des portes massues !. C'est avec l'aide de ceux-ci qu'il s'empare de l'acropole.
    A la suite de plusieurs exils et de prises de pouvoir, il s'installe définitivement jusqu'à sa mort en 528-7. La tyrannie de Pisistrate malgré son caractère épisodique est considéré par les Athéniens comme une période de prospérité. Les sources le présentent comme un bon tyran.

    2) Le nouvel age d'or
    a. une tyrannie démocratique
    La tyrannie de Pisistrate est relativement modérée. Pisistrate, aristocrate lui-même, a pris le pouvoir au nom du peuple et a lutté contre les autres aristocrates. Il profite de leurs divisions et rencontre donc rarement une solide opposition. En cas de réelle hostilité, il recourt au bannissement ou à la prise d'otage. Mais il essaie de se concilier la plus part des nobles, en les nommant par exemple à l'archontat.
    Le tyran ne modifie pas le système mis en place par Solon ; mais il favorise ses amis pour la nomination aux charges publiques. Le conseil et l'assemblée existent toujours, mais les citoyens sont sous la protection vigilante des doryphores.
    Mais le tyran favorisa le peuple et on dit de lui qu'il a eut une attitude démocratique. En effet, il accomplissait des tours d'inspection dans l'Attique pour se rendre compte des conditions de vie des citoyens. C'est dans cet esprit qu'il institue des juges itinérants : évite au petit paysan d'avoir à se rendre à Athènes, réduit le pouvoir local de l'aristocratie.

    b. prospérité économique
    Le tyran institue une taxe sur les revenus de 5%, qui permet de financer les guerres, d'embellir la cité, et de célébrer des sacrifices. La taxe porte essentiellement sur l'agriculture, mais aussi sur les droits de douanes perçus au port d'Athènes.
    C'est à l'époque de Pisistrate que la céramique attique s'exporte largement, détrônant la céramique corinthienne. De même, se développe l'exportation de l'huile d'olive. Le renom de cette huile d'excellente qualité est attestée par des amphores dite panathenaïques, donnée comme récompenses aux concours des Panathénées.

    3) Athènes, centre religieux et centre urbain
    a. Les fêtes religieuses
    Pisistrate organise ou réorganise des fêtes religieuses, civiques. En effet, le tyran a contribué au développement du culte d'Athéna à Athènes. La déesse était déjà honorée par la fête des Panathénées, fête réorganisée par le tyran qui distingue maintenant entre des Panathénées chaque année, et des Grandes Panathénées tous les quatre ans. C'est de cette époque que date les premières panathénaïques, rempli de l'huile sacrée de Athéna.
    Il instaure aussi les Grandes Dyonisie, occasion de produire des pièces dramatiques pour Dionysos. Les premières pièces antiques sont créées à cette occasion.

    b. le centre urbain
    Il va aménager l'Agora. C'est sous Pisistrate qu'elle devient le centre civique d'Athènes. Il fait construire une fontaine monumentale : la fontaine aux neufs bouches (enneakrounos). L'alimentation des villes en eau douce est un souci des tyrans qui fournissent d'importants travaux à cet effet. On peut citer l'œuvre de Polycrate de Samos.
    Le premier bâtiment civique sur l'Agora date de cette époque. Il s'agit du portique royal, qui, est le siège de l'archonte roi.

    Pour un bilan de cette œuvre :
    Une grande diplomatie, notamment à Athènes, où il évite un soulèvement des aristocrates tout en favorisant les paysans et les artisans. Par ces travaux et par la promotion des cultes civiques, il contribua à renforcer la collectivité athénienne en la soudant autour de cultes communs.
    C'est pour toutes ces raisons que la tyrannie fut communiquée à ses fils.



    IV] Les pisistratides et la fin de la Tyrannie

    A sa mort, Pisistrate laisse le pouvoir à ses deux fils : Hippias et Hipparque. Ces deux frères exercent la tyrannie conjointement et continue la politique de leur père face aux aristocrates.

    1) Les constructions à Athènes
    Il s'agit de constructions religieuses et civiles. Ils entreprennent notamment l'immense chantier de Zeus Olympien, non loin de l'Acropole. Il s'agit d'un temple immense, le plus grand de la Grèce propre. Il est à peu près certains que les pisistratides ont voulu rivaliser avec les temples gigantesques de l'Asie Mineure : Héra à Samos, Artémis à Ephèse. Le projet est tellement démesuré qu'il n'est achevé que 650 ans plus tard, sous l'empire romain avec Hadrien.
    Le réseau des routes en Attique est amélioré, et le petit-fils de Pisistrate, Pisistrate le Jeune, élève au nord de l'Agora un autel des douze dieux. C'est à partir de cet autel qu'on compte les distances en Attique.

    2) La crise politique intérieure
    A la fin de leur règne, certains aristocrates commencent à contester leur pouvoir. Certaines familles comme les Alcméonides sont exilées, ce qui n'empêchent pas la naissance d'une conspiration vers 514 qui aboutit au meurtre d'Hipparque. Les deux meurtriers sont deux Athéniens : Harmodios et Aristogiton. Ils ont voulu mettre fin à la tyrannie, c'est pourquoi ils sont à la suite à l'origine d'un culte en tant que Tyrannoctone.
    Cependant il semble que leurs motivations ne sont pas politique, d'après Thucydide, il s'agit d'une banale histoire amoureuse, les deux ayant été amants. Et Hipparque aurait fait des avances à Harmodios qui l'aurait éconduit. Hipparque furieux d'être repoussé aurait été odieux à l'égard d'Harmodios, l'une des origines de cette conspiration. Les deux amis réussissent à tuer Hipparque. Harmodios est aussitôt mit à mort et Aristogiton succombe sous la torture.
    La tyrannie en tout cas devient beaucoup plus dure après cet assassinat. Hippias devient soupçonneux, met à mort les athéniens qui ne lui inspirent pas confiance, cherche des alliances à l'extérieur ce qui lui permet de recruter des mercenaires. De peur d'un soulèvement du peuple, il aménage des casemates pour se réfugier en cas de soulèvements populaires.

    2) L'intervention de Sparte
    Certains aristocrates exilés font appel à Sparte pour renverser le tyran Hippias. Une première tentative de débarquement à Athènes à lieu en 511. Mais ils sont repoussés par des cavaliers thessaliens.
    Une seconde expédition mieux préparée est envoyée en 510, dirigé par Cléomène de Sparte. Cette fois, les thessaliens sont repoussés, Hippias avec sa famille doit se réfugier dans une casemate près de l'acropole. Finalement, il se rend et capitule. Au lieu de l'exiler, on le laisse partir en exil.


    La naissance d'une cité est un phénomène complexe, de par la nature composite de la cité grecque. On voit se mettre en place progressivement des institutions politiques : magistratures, conseil, assemblée, mais la communauté des citoyens doit aussi être soudée autour de cultes civiques : la cité est aussi une entité religieuse. La dynastie des pisistratides a jouer un rôle essentiel pour assurer la cohésion des citoyens.
    Au début de l'époque archaïque, Athènes est dirigée par des rois, à la fin par des tyrans. En fait cet épisode de la tyrannie ne remet pas en cause le régime de la Cité. On peut le considérer comme une oligarchie modérée, un fragile équilibre politique installé entre les aristocrates et le peuple. C'est le caractère instable de cet équilibre qui explique l'avènement de la tyrannie.
    Par son attitude favorable au peuple, le tyran bien inconsciemment assure la transition vers un régime démocratique.

    ACROPOLE

    Grece Ancienne
    de Memphis

     

     


    Maquette de l'Acropole

    Réalisée par André Caron
    [maquettes-historiques.net]


    Pour voir le descriptif d'une image laissez votre curseur dessus.
    (texte d'André Caron).

     

    SPARTE

    Sparte
    Cité archaïque


    L'étude de Spartes est indissociable du mirage spartiate, image caricaturale véhiculée par les auteurs anciens, notamment Xénophon et Plutarque, auteurs anciens séduits par un Etat bien organisé dont les citoyens n'ont pas à s'acquitter de tâches matérielles, et dont les nombreuses victoires s'expriment par une stricte discipline dès la petite enfance.
    Cette " imagerie antique " rend difficile la restitution d'un image historique de Sparte.


    I] Installation des Doriens en Laconie

    Les spartiates sont des envahisseurs. Sur le plan ethnique, ce sont des Doriens. Il serait venu du Nord vers le début du premier millénaire, se serait installé en Grèce Centrale et surtout dans le Péloponnèse.

    1) Une communauté à fondement religieux
    Cette communauté s'est installée en Laconie. Sur le plan archéologique, les plus anciens vestiges connus de Sparte daterait du IXe siècle et présentent des caractères religieux : autels, enclos sacrés…
    Les Doriens sont très attachés à leur traditions religieuses. Il vénèrent par exemple une divinité spécifique : Apollon Carneios, c'est un dieu bélier. De même l'Apollon Pythien, vénéré à Delphes, d'origine Dorien, joue un rôle important à Sparte, où des personnages officiels, les Pythiens, sont chargés de consulter l'oracle d'Apollon à Delphes et sont entretenus aux frais de l'Etat, de même que les deux rois de Sparte. Ces deux rois sont aussi des prêtres de Zeus. Deux fois par mois, ils doivent offrir sacrifice à Apollon et plusieurs fois quand ils dirigent une expédition guerrière.
    Les rois de Sparte sont descendants directs d'Héraclès ; ce sont donc des Héraclides. De ce fait, ils ont du sang de Zeus. Il s'agit d'une monarchie héréditaire justifié par cette ascendance.

    2) Doriens et Achéens
    Comme tous les Doriens, ceux qui s'installent en Laconie forment une communauté divisée en 3 tribus, elle-même subdivisées en 27 phratries, encore subdivisées en clans.
    Toutes ces subdivisions ont un rôle lors des cérémonies religieuses. Les cultes pratiqués par ces Doriens, ainsi que leurs modes de vie, sont liés au pastoralisme. C'est pourquoi à l'origine, les différentes sous-communautés, ainsi que les rois, partagent la même tente. Les sacrifices accomplis ont eux aussi un caractère pastoral : on sacrifie des béliers pour l'Apollon Charnéios, des chèvres, des chiens voir des chevaux au sommet de la plus haute montagne de Laconie : le Mont Taygète.
    Une fois installé, ces Doriens entrent en conflits avec des peuples indigènes : notamment les Achéens. Puis après les premiers conflits, ils ont coopérés avec certains Achéens puisqu'on les trouvent associé dans la fondation de certaines colonies : Gortyne en Crète, Cnide en Asie Mineure…
    La communauté des Doriens en Laconie a été ensuite déchirée par des conflits internes. C'est aux alentours du début du VIIIe siècle, que la situation se stabilise et qu'on établit un ordre nouveau: l'eunomia (la bonne répartition). Les Doriens de Laconie devrait cette situation à un législateur moitié mythique : Lycurgue. L'eunomia a pour principale conséquence de créer un Etat, Sparte, dont les citoyens étaient des spartiates.


    II] Modalités de la naissance de Sparte.

    1) Des structures politiques
    Sparte naît avec un document : la Grande Rhetra. Ce texte " constitution ", serait la transcription en prose d'une réponse oraculaire donnée par l'Apollon de Delphes suite à une demande officielle de Lycurgue. Elle est donc d'ascendance divine, donnée par Apollon.

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    Le premier acte officiel consiste en une cérémonie religieuse, la Grande Rhetra imposant la construction de deux sanctuaires : l'un pour Zeus, l'autre pour Athéna.
    Le nombre des tribus est modifié, passant de trois à cinq. Ces tribus ont aussi un fondement territorial, puisqu'elles correspondent aux cinq arrondissements de Sparte, les cinq composantes de l'agglomération : la cité de Sparte, par exception, ne dispose pas de centre urbain, elle est l'association de cinq villages. L'appartenance d'origine aux trois tribus était de sang, maintenant elle de territoire. Chaque tribu fournit un régiment. Le but de cette réforme est de rompre avec les divisions familiales et de permettre une association de personnes d'origines familiales différentes. Cette association est dans un but militaire commun, mais aussi politique : les tribus élisent les cinq éphores.
    Cependant, à l'intérieur de ces cinq tribus subsistent les anciennes subdivisions en phratrie et clans qui ont désormais des prérogatives uniquement religieuses.
    Déjà avant la Grande Rhetra, il existait une Gerousia, conseil des anciens, dont les membres sont des Gérontes. La composition de ce conseil est modifié : elle comprend désormais 28 membres plus les deux rois. Ces derniers ont désormais le titre d'Archégètes (fondateur). La Gerousia introduit les motions que doit discuter l'apella, l'assemblée de citoyens. L'initiative revient donc toujours à la Gerousia.

    2) L'organisation de la vie collective
    Le plus important dans la réforme est l'éducation spartiate : l'agôge. Elle concerne d'abord les futurs hommes. En effet, peu de temps après sa naissance, l'enfant est montré par son père aux anciens de la tribu qui l'examinent ; s'il est bien formé et robuste, on le garde, sinon, il est exposé.
    De 7 à 18 ans, le garçon est pris en charge par l'Etat, donc enlevé à sa famille, pour vivre en communauté. Entre 18 et 20 ans, il subit la formation militaire. Par la suite, et jusqu'à l'âge de 30 ans, il continue à vivre en communauté dans des casernes.
    Ce n'est qu'après cette durée qu'il peut être intégré dans un club de citoyens. Il devient alors membre d'un syscitions. Une fois intégré dans un suscitions, le jeune homme devient citoyen avec le titre de homoios (Semblable). L'intégration dans le suscitions se fait par le vote. Si une seule voix se refuse, le jeune homme est hypomeion (inférieur). Il conserve ses droits civils mais n'a plus de droit politique.
    Une fois élu, l'homois partage ses repas avec les membres de son club, une quinzaine, jusqu'à l'âge de 60 ans. C'est seulement alors qu'il est libéré de ses obligations militaires. Il peut devenir alors géronte. Chaque " semblable " reçoit de l'Etat une portion de terrain cultivé par des dépendants : les hilotes. Chaque mois, le citoyen est censé apporter à son suscitions une part de la production de son lot.

    3) Les dépendants
    Les hilotes sont les descendants de certaines populations pré-doriennes asservies par les envahisseurs. Les droits et obligations de ces hilotes sont définis très précisément ; si un citoyen exige d'un hilote plus qu'il n'est prévu par la " constitution ", il risque une malédiction, sanction religieuse importante.
    On attribue à Lycurgue, l'institution de la cryptie. Il s'agit une sorte de rituel qui fait partie de l'agôge. C'est une opération secrète qui demande aux adolescents d'effectuer, sans laisser de traces, sous ordre de l'Etat, le massacre d'hilotes. Le fondement : les " semblables " aurait été 4000 environ ; les hilotes sont beaucoup plus nombreux. On pouvait donc toujours craindre un soulèvement des dépendants. Et c'est pour maintenir cette masse d'hilotes dans un état de sujétion, pour leur inspirer une terreur salutaire, que Lycurgue aurait eu recours à ces mesures expéditives.

    Les périèques sont eux aussi à l'origine des populations pré-doriennes ; mais elles n'ont pas été asservies par les spartiates. Une fois la cité de Sparte fondée, les Spartiates veulent empêcher le développement des autres cités de Laconie en obligeant chaque communauté à accepter sa propre politique extérieure, tout en leur laissant une certaine autonomie. Ces villageois deviennent alors des périèques (ceux qui habitent autour). Ces individus se définissent par leur position subalterne par rapport à Sparte. Contrairement aux hilotes, les périèques sont des hommes libres considérés comme des Lacédémoniens. Ils sont donc tenus de servir dans l'armée de Sparte. Et c'est en partie grâce à eux que les Spartiates vont peu à peu dominer toute la Laconie.


    III] Sparte et la conquête de la Messenie

    1) La bataille D'Helos
    Les Doriens installé en Laconie ne contrôle à l'origine qu'une partie située à l'Est de l'Eurotas.
    Dans le Péloponnèse, la cité la plus redoutable était alors Argos. Au début du VIIIe siècle, la cité d'Argos contrôlait l'Argolide mais aussi les régions voisines jusqu'à l'île de Cythère. C'est à cette époque qu'Argos envoie un corps expéditionnaire soutenir les Achéens de Hélos contre Sparte. Comme Sparte, les Argos était des Doriens, et c'était un sacrilège de s'attaquer à un état frère, mais les Argiens ne voulait pas que les Spartiates contrôlent la partie Est de la Laconie.
    A cette époque, Argos dispose d'une flotte de guerre dont les navires sont équipés d'un éperons de bois, alors que Sparte n'avait pas de flotte. Ainsi les Argiens, disposant d'une base militaire à Cythère, n'eurent aucune difficulté à conduire leur troupe jusqu'à Helos.
    Malgré tout, les spartiates s'emparent de Helos, la rase, et réduisent les habitants en esclave. Enhardis par leur succès, ils effectuent des razzia en Argolide.

    2) La conquête de la Messénie
    La Messénie a de riches plaines fertiles. Et elle aussi est occupée par des Doriens ; il s'agit donc encore d'une guerre fratricide.
    Les Doriens de Messénie occupent les terres intérieures et les collines orientales. Il n'y avait pas encore de frontière bien définie entre Laconie et Messénie, mais une ligne de partage fonction de la distribution des pâturage d'été et d'hiver.
    C'est à proximité de cette ligne qu'avait lieu une célébration commune. Convoitant les riches plaines de Messénie, les Spartiates justifient leur conquêtes par un sacrilège qui aurait été commis dans le sanctuaire d'Artémis où avait lieu cette fête religieuse commune. En effet, des Messéniens auraient enlevé des jeunes filles spartiates. Les Spartiates ont aussi mis en avant un argument d'ordre économique : l'un des rois de Sparte aurait dit : " nous marchons contre un pays qui n'est pas divisé en lots ". On ne cache pas l'ambition de coloniser la Messénie.
    Cette première guerre aurait durée vingt ans, se soldant par une victoire de Sparte, les derniers Messéniens, vaincus, sont réduits à la condition d'hilote, les terres conquises étant divisées en lots pour 3 000 spartiates. Les hilotes de Messénie, comme ceux de Laconie, devaient prêter serment à l'Etat spartiate, livrer la moitié de leur production à l'Etat et devaient assister vêtu de noir aux funérailles des rois.
    Cette conquête de la Messénie qui assure l'autosuffisance de Sparte a eu également une conséquence politique : un amendement apporté à la Grande Rhetra. Pendant la guerre, l'Appela n'était plus représentative de l'ensemble des citoyens, ce qui entraînait de nombreux conflits avec la Gerousia. Les rois de Sparte cherchèrent une réponse auprès d'Apollon à Delphes qui aurait proposé de permettre aux " anciens " de suspendre la séance si l'Assemblée émet des opinions jugées incorrectes.
    En vertu de cet amendement, en cas d'opposition à ses projets, la Gerousia renvoyait l'Assemblée et sa proposition avait force de loi. Cela à la seule condition qu'il y ait unanimité au sein du conseil des anciens. L'Appela n'a apparemment plus de pouvoirs politiques, cependant, dans la pratique, les deux rois n'étant pas toujours d'accord entre eux et avec les Gérontes, il était rarement possible d'obtenir l'unanimité au sein de la Gerousia.


    IV] La constitution de Sparte

    1) Conseil et magistrat
    a. les rois
    Malgré leurs noms, ils sont considérés magistrats car nommés par le peuple. Les pouvoir des deux rois sont indivisibles, et de caractères essentiellement militaires et religieux, ces deux prérogatives étant liés (nombreux sacrifices pendant les guerres). Ils examinent les présages d'après les entrailles des victimes avant de franchir la frontière où d'engager le combat. Celui qui refuse de leur obéir encoure une malédiction, châtiment archaïque. Les rois combattent en personne, ils sont considérés comme des jumeaux divins et sont à ce titre étroitement liés aux Dioscures, les deux fils de Zeus (Castor et Pollux). Quand ils partent en campagne, ils sont accompagnés des deux statues les représentants (les Dioscures).
    Sur le plan politique, les rois, élus par le peuple, n'ont pas plus de pouvoir que leur collègue de la Gerousia. Leur train de vie est assez simple : ils résident dans une tente, ils ont droit à une double portion de nourriture pour en faire profiter un autre officiel, ils possèdent des parcelles dans les terres de périèques.
    C'est à l'occasion de leurs funérailles qu'ils apparaissent comme des personnages de premier plan puisqu'ils reçoivent un deuil public de dix jours.

    b. la Gerousia
    Elle a la haute main politique et bénéficie de prérogatives judiciaires. Elle n'a pas de compte à rendre. Les gérontes doivent avoir au moins 60 ans et sont élus à vie. C'est le plus grand honneur pour un spartiate.
    Vu leur age avancé, il est compréhensible que leur politique ait été conservatrice, empêchant une véritable évolution de l'Etat spartiate.

    c. les éphores
    Au nombre de cinq, ils sont élus chaque année par l'Appela parmi les spartiates âgés d'au moins 30 ans. Ils ont la responsabilité de l'agôge et à ce titre ils exigent une parfaite obéissance. Ils ont des fonctions de police qui leur permettent de procéder à des arrestations sommaires. En cas de guerre, ce sont eux qui déterminent les classe d'ages qui doivent être appelées. Ils président au recrutement des 300 membres de la garde royale. Ils sont chargés aussi de contrôler les rois : en campagne, il y a toujours un éphore avec le roi.
    Tous les neuf ans, ils examinent le ciel par une nuit de pleine lune et s'ils aperçoivent une comète, ils suspendent les rois, jugés inaptes à régner. Ce n'est qu'après consultation de l'oracle de Delphes qu'ils peuvent éventuellement les réintégrer dans leurs fonctions. On les compare souvent à des censeurs.

    2) Les citoyens
    Ce sont les homme de 30 ans ayant subit l'agôge et inscrit dans un sussistion. Ce sont les seuls membres de l'Apella.
    Ils élisent tous les magistrats, y compris les rois, avec un mode d'élections qui se vote par acclamation : on désigne le candidat qui est élus par les plus bruyants. Des arbitres placés dans une chambre isolée évaluent le volume sonore. Les gens de l'Appela écoutent et discutent les propositions de la Gerousia. Cependant, dès leur enfance, ils sont habitués à une stricte obéissance de l'autorité et de l'age. Ils devaient donc rarement contester les propositions de la Gerousia.


    V] Sparte et la conquête de la Thyréatide

    1) La résistance d'Argos
    Argos, toujours cité prospère au VIIe siècle, eut une impulsion décisive sous Phidon qui vers 670 dirigea la cité avec le titre de roi, tout en se comportant plutôt comme un tyran.
    A cette époque, Sparte et Argos se discute la propriété d'une riche plaine : la Thyréatide. En 669, la bataille d'Hysiaï, voit la défaite de Sparte. Les Messéniens en profite et se révolte, d'ou la seconde guerre de Messénie qui aurait duré trente ans et ou des combats eurent lieu sur les sols même de la Laconie.
    Cette terrible guerre traumatisa les spartiates qui avaient combattu avec acharnement, le mot d'ordre étant de se faire tuer sur place plutôt que de céder un pouce de terrain.
    Les Messéniens étaient soutenus par les Argiens et par les Arcadiens. Mais finalement, les Spartiates remportent une immense victoire et augmentent leur territoire. En fin de guerre, Sparte inflige des défaites à Argos même.

    2) Naissance de l'Hégémonie spartiate
    a. Sparte et Tégée d'Arcadie
    Souhaitant reconquérir l'Arcadie, les Spartiates consultent l'oracle d'Apollon qui leur promet la victoire. Ils se lancent en Arcadie avec des chaînes pour les prisonniers et des baguettes pour mesurer le terrain. Ils sont vaincus et doivent porter leurs chaînes et travailler dans les champs ! Par la suite, ils consultent à nouveau l'oracle qui leur suggèrent de faire aux gens de Tégée un cadeau religieux : des reliques, ossements d'Oreste fils d'Agamemnon. Sparte s'institue dès lors protectrice de Tégée, les deux cités font un alliance à laquelle se joignirent les autres cités d'Arcadie.

    b. naissance de la ligue du Péloponnèse et lutte contre Argos
    Au milieu du VIe siècle, Sparte a conclu des alliances avec de nombreuses cités du Péloponnèse, dont Corinthe et sa voisine Mégare. Cet ensemble d'alliances qui lient chaque cité séparément à Sparte est connu sous le nom de ligue du Péloponnèse, une ligue dont le but était d'abord défensif mais qui permis surtout à Sparte d'avoir les mains libres pour régler ses comptes avec Argos.
    Les spartiates chassent tout d'abord les Argiens de Cythère, ils reviennent en Thyréatide. Il s'agit pour Sparte comme pour Argos d'un point d'honneur. C'est pourquoi on choisit un nombre limité de soldats d'élites. La bataille des champions en 546 voit s'opposer 300 combattants de chaque rang. La bataille fait rage toute la journée. La nuit venue, il reste un Spartiate et deux Argiens. Les deux disent avoir gagné. Les deux armées en désaccord se rencontrent alors en bataille rangée qui voit la victoire de Sparte. Grâce à cette victoire, elle assure la domination de la Thyréatide et de son réseau d'alliance ; Sparte devint une grande puissance sur terre mais aussi sur mer grâce à Corinthe.


    Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
    Grands Mercis au professeur

    Définitions :

    #Ephores : ce sont peut-être les plus hautes personalité de l'Etat spartiate. Ce sont cinq magistrats élus par le peuple pour une durée d'un an. Leur rôle est de surveiller les deux rois, mais aussi le peuple, puisqu'ils supervisent l'agôgé. Aussi, rien ne peut échapper à leur autorité : ils surveillent l'armée, l'éducation, la diplomatie, la justice et la finance. Néanmoins on se pose la question de leur rôle : ont-ils l'initiative, ou bien sont-ils le personnel administratif de la Gérousia ?

    #Hilotes : Leur origine est incertaine. On admet le plus souvent qu'ils s'agit des descendants des population indigènes vaincues lors de l'expansion spartiate, comme pour les Messéniens. Une autre théorie établirait leur origine dans les coutumes doriennes, cela selon l'observation suivante : il n'y a pas de différence de dialectes entre spartiates et hilotes
    Toujours est-il que leur seule fonction est de cultiver les kleros de terre des homoioi, à qui ils doivent fournir une partie des récolte (céréales, vin et huile). Parfois on les rencontre dans l'armée, ce sont des valets et à de très rares occasions ils peuvent servir exceptionnellement d'hoplites ; sur la flotte, ils forment le rang des rameurs.

    #Périèques : Leur origine est incertaine. La théorie la plus admise est qu'ils sont les descendants des Laconiens soumis ou bien des alliés achéens de la première heure. Au-dessus des hilotes, ils bénéficient des droits civils et participent à l'administration de leur ville. Par contre ils n'ont aucun droit politique à Lacédémone. Ils possèdent des lots de terres aux marges de l'Etat spartiate, mais leurs activités principales seraient le commerce et l'industrie. Moses I. Finley, voit en eux les artisans qui fabriquent les armes, ce qui expliquerait leurs privilèges.
    Ils payent une taxe à l'Etat et servent dans l'armée en tant qu'hoplites. Mais ils ne sont pas soumis à la vie en commun, ce qui dans la pratique les rends plus libres que les citoyens spartiates !

     


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  • ACHILLE

    Achille


    Le plus grand des héros grecs, Achille, a été chanté longuement par Homère dans l'Illiade. Sa gloire a traversé les siècles. Sa légende s'est enrichie de mille détails. Aussi, par souci de simplification, on distingue généralement l'Achille de la tradition homérique et celui des traditions posthomériques. Fils de Thétis et de Pélée, roi de Phthie en Thessalie, Achille, confié à Phoenix, apprit de ce savant précepteur l'art de l'éloquence et le maniement des armes. On dit également qu'il reçut du centaure Chiron des leçons de médecine. Avide de gloire et d'exploits, il suivit, en compagnie de son inséparable ami Patrocle, les deux héros grecs Nestor et Ulysse, qui rejoignaient le siège de Troie. Il préférait, malgré les avertissements de Thétis, une vie courte, mais glorieuse, à une existence plus longue, mais obscure. Sa beauté, sa bravoure, sa fermeté d'âme, la précieuse protection que lui accordèrent Héra et Athéna contribuèrent à accroître sa renommée. Cependant, le caractère du héros n'était pas dénoué de faiblesses. Ombrageux, excessif dans ses passions et ses rancunes, il abandonna la lutte lorsque Agamemnon lui eut ravi Briséis, la belle captive dont il était amoureux. Privés de son appui, les Grecs essuyèrent défaites sur défaites. Mais à la nouvelle de la mort de son ami Patrocle, tué par Hector, Achille sortit de sa réserve et revêtit une armure magique, forgée par Héphaïstos à la demande de Thétis. Il s'engagea de nouveau dans la bataille. Il tua Hector à l'issue d'un combat singulier et traîna le corps de son ennemi tout autour de la ville de Troie, sous les yeux des Troyens épouvantés. Puis, s'apaisant, il finit par consentir, en un beau geste de piété, à restituer la dépouille d'Hector à Priam, son père. Les jours du héros étaient toutefois comptés. Achille ne devait pas voir la victoire finale des Grecs. Il tomba, devant les portes Scées, au pied des murailles de Troie, frappé de la main de Pâris guidé par Apollon. Il fut enseveli, au milieu des pleurs et des gémissements, sur le rivage de l'Hellespont.

    Selon les traditions postérieures, Thétis tenta, à plusieurs reprises, de procurer à son fils Achille l'immortalité. Pour cela, elle le frottait le jour avec de l'ambroisie et le plongeait la nuit dans le feu. Enfin, elle le trempa dans les eaux du Styx. Le corps d'Achille devint invulnérable, à l'exception du talon, par où sa mère l'avait tenu. Lorsque la guerre de Troie éclata, Thétis recommanda à son fils de se déguiser en femme et de se mêler, sous le nom de Pyrrha, au groupe des filles du roi Lycomède, afin d'échapper à la pression des guerriers. Mais Ulysse, ayant appris du devin Calchas que la présence d'Achille dans les rangs de l'armée des Grecs était nécessaire à leur victoire, contraignit Achille par la ruse à le suivre : Il se déguisa à son tour en marchand et alla proposer aux filles du roi Lycomède des tissus de grandes qualités et des armes. Toutes les filles se dirigèrent vers les voiles et les tuniques, excepté Achille qui allait essayer le armes, se montrant sous son vrai jour. Plus tard, au cours du siège de Troie, il fut sur le point de trahir ses alliés par amour pour Polyxène, fille de Priam, mais il périt, le talon percé d'une flèche qui était son point faible. Il est vrai que ces récits tardifs, s'ils n'ajoutent rien à la gloire d'Achille, n'ont pas réussi à émousser l'adoration des Grecs pour leur héros préféré, qui, selon une tradition courante, passerait une éternité bienheureuse soit dans l'île Blanche, à l'embouchure du Danube, soit aux champs Elysées.

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    En fait, bien plus qu'un héros, Achille fut considéré dans l'Antiquité comme un demi-dieu et vénéré en maintes régions de la Grèce. On lui dédia des temples et un culte, notamment à Sparte et à Elis. On l'imagina poursuivant une vie posthume radieuse, entouré de divinités dont il partageait l'existence et les plaisirs au sein d'une joie éternelle, entrecoupée de festins et de combats sans nombre.

    HECTOR

    Hector

     


    (photo d'Eric Bana tirée du film Troie de Wolfgang Petersen)



    Homère représente ce fils aîné de Priam et d' Hécube comme le plus courageux et le plus noble héros de la guerre de Troie, et comme un modèle de sollicitude envers son épouse Andromaque, fille du roi de Thèbes de Mysie, et envers son fils Astyanax. Un oracle avait prédît que, tant qu'Hector resterait en vie, Troie ne serait pas vaincue ; aussi, le héros était-il entouré de la confiance et de la vénération des Troyens. Protégé par Apollon, il sortit vainqueur de nombreux combats singuliers. Mais, lorsqu'il eut tué Patrocle, Achille accablé de douleur à la mort de son ami provoqua le héros en duel. Hecube et Priam supplièrent leur fils d'éviter le combat. Mais ce dernier, soumis au destin, espérant, comme à l'accoutumée, l'aide des Dieux, accepta le défi lancé par Achille.

    Les deux guerriers commencèrent à se poursuivre autour de la ville. Athéna, pour mieux tromper Hector, pris alors la forme de Déiphobos (un des frères préféré d'Hector) et poussa le héros à engager le combat ; puis elle l'abandonna à son sort, tandis qu'Apollon cessait également de protéger Hector, qui comprit qu'il était perdu. Il tomba, la gorge percée par la lance d'Achille, et, en mourant, il supplia son ennemi victorieux de lui accorder une sépulture. Le héros grec refusa cette dernière faveur. Hector lui prédit alors sa mort prochaine. Après lui avoir troué les chevilles pour y passer une lanière de cuir, Achille attacha le corps du malheureux à son char et fit dans cet équipage plusieurs fois le tour des murailles de Troie, au milieu des lamentations de tous les Troyens. Toutefois, sur l'ordre de Zeus, qui lui inspira de la modération, le héros se laissa fléchir par les richesses et les supplications de Priam et rendit à son père le fils bien-aimé.

    Pour avoir préféré la mort à l'esclavage, Hector demeura dans l'Antiquité un modèle de piété filiale et conjugale ainsi qu'un exemple de courage et de générosité

    PARIS


    (photo d'Orlando Bloom tirée du film Troie de Wolfgang Petersen)


    Appelé aussi "Alexandre", Pâris était le fils cadet de Priam, roi de Troie, et d' Hécube. Avant sa naissance, sa mère rêva qu'elle enfantait un brandon enflammé qui incendiait toute la ville, rêve prémonitoire de la ruine de Troie. Redoutant ce mauvais présage, Hécube abandonna Pâris sur le mont Ida, où il fut recueilli par le berger Agélaüs. Ayant réussi à découvrir son origine, le héros retourna à la cour de Priam, se fit reconnaître au cours de jeux funèbres par son frère Déiphobos et par sa soeur Cassandre, la prophétesse, et fut accueilli aussitôt avec joie par son père, qui le croyait mort.

    A Pâris se rattache l'histoire d'un jugement célèbre. Lorsque Pélée et Thétis célèbrent leurs noces, tous les Dieux furent invités à l'exception d'Éris, la Discorde. Furieuse de cette omission volontaire, le déesse jeta une pomme d'or parmi les convives avec cette inscription : "A la plus belle". Aussitôt, Aphrodite, Athéna et Héra revendiquèrent cette prodigieuse épithète. Pour les départager, Zeus en appela au jugement de Pâris. Les trois déesses se présentèrent devant lui, dans leur nudité. Héra lui promit la souveraineté sur l'Asie, Athéna la gloire des guerriers, et Aphrodite la plus belle des femmes. C'est à cette dernière que Pâris offrit la pomme. Afin d'exaucer sa prophétie, la déesse le protégea et lui permit d'enlever Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte : telle fut l'origine de la guerre de Troie. Et, jalouses de n'avoir point été choisies, Athéna et Héra témoignèrent au cours de cette guerre d'une haine farouche à l'égard du Troyen Pâris et protégeaient les Grecs. Pâris échappa de peu aux coups de Ménélas, qui l'avait provoqué en un combat singulier. Aphrodite le cacha dans une nuée. Il tua de nombreux guerriers et surtout il perça mortellement Achille au talon. Blessé lui-même par une flèche de Philoctète, Pâris devait succomber peu après, sa première épouse Oenone ayant refusé de le soigner.

    AGAMEMNON

    Sur l'origine et la généalogie de ce roi, les versions diffèrent. Homère le dit fils d'Atrée et petit-fils de Pélops. Ainsi que Ménélas son frère, il fut élevé avec Egisthe, fils de Thyeste, dans la maison d'Atrée. Après le meurtre d'Atrée par Egisthe et Thyeste, qui purent s'asseoir sur le trône d'Argos, Agamemnon et Ménélas s'exilèrent à Sparte. Mais ils y levèrent une armée et purent chasser les usurpateurs. Agamemnon devint souverain d'Argos et l'un des plus puissants rois de tout la Péloponnèse.
    Il épousa Clytemnestre, fille de Tyndare, qui lui donna trois filles, Iphigénie, Chrysothémis et Laodicé ( Électre n'apparaît dans la légende que beaucoup plus tard), et un fils Oreste. Lorsque Pâris enleva Hélène, femme de Ménélas et soeur de Clytemnestre, Agamemnon résolut de venger son frère. Il fut choisi entre tous, après de nombreuses tractations, pour commander en chef l'expédition contre Troie. Pendant deux ans, on construit la flotte, on leva les armées qui convergèrent à Aulis, port de Boétie. Par malheur, sur le point de lever l'ancre, Agamemnon se vanta d'avoir tuer une biche avec un si grande adresse que même la déesse Artémis n'aurait pu l'égaler. Pour se venger de cette vantardise impie, la déesse interdit aux vents de souffler sur les voiles des navires grecs et empêcha ainsi la départ de l'expédition punitive contre Troie. On consulta le devin Calchas, qui déclara que seul le sacrifice d'Iphigénie, la plus belle des filles d'Agamemnon, pourrait apaiser le courroux d'Artémis.

    Malgré sa tristesse et sa répugnance, mais poussé par l'ambition politique, le roi se soumit, fit mander sa fille sous le fallacieux prétexte qu'on désirait la marier avec Achille, roi de Thessalie, et s'apprêta sur l'autel à la faire égorger quand, dit-on, Artémis, enfin calmée, enleva Iphigénie, la transporta en Tauride et lui substitua une biche, qui fut immolée. Le calme plat cessa ; la flotte prit le chemin de la Troade. Mais la victoire n'était pas encore à la portée des Grecs. Agamemnon se disputa avec Achille, à propos d'une jeune captive, Briséis, que l'un et l'autre désirait posséder. Achille, ayant dû se soumettre, se retira sous sa tente et refusa de prendre part aux combats. Agamemnon s'aperçut vite que toute victoire définitive restait impossible si le héros lui refusait son concours. Il se réconcilia donc avec lui et lui renvoya Briséis. Lorsque les Dieux, ayant abandonné les Troyens, permirent aux Grecs de mettre la ville à sac, Cassandre, fille de Priam, échut en partage au roi Agamemnon. Douée d'un don de prophétie particulièrement remarquable, mais condamnée à ne jamais être crue, Cassandre supplia son royal amant de ne pas retourner dans sa patrie elle prévoyait les funestes desseins de Clytemnestre. Agamemnon ne la crut pas, la rendit mère de deux enfants, Télédamos et Pélops, et regagna ses foyers. Clytemnestre et son amant Egisthe lui firent un accueil hypocritement bienveillant, lui préparèrent un ban pour délasser ses membres et le tuèrent lorsqu'il se trouva enfin sans armure et sans armes. Cassandre et ses deux nouveaux-nés subirent le même sort. Plus tard, Oreste vengea la mort de son père.

    Parmi les personnages grecs de la guerre de Troie, Agamemnon se détache surtout non pas tant par sa bravoure, sa ruse ou sa chevalerie, éminentes qualités qui sont l'apanage de héros tels Achille ou Ajax, mais par sa majesté, sa dignité et, nous dit Homère, par ses yeux et sa tête semblables à ceux de Zeus, par sa poitrine égale à celle de Poséidon. S'il n'est pas un héros, au sens antique du terme, Agamemnon est le digne représentant de la race achéenne, celle qui a fait la Grèce.

    MENELAS

    Comme son frère Agamemnon, ce fils d'Atrée dut mêlé au conflit qui opposait son père à Thyeste. Lorsque les circonstances attribuèrent à ce dernier le trône d'Atrée, il se réfugia à la cour du roi Tyndare de Sparte, qui avait une fille d'une grande beauté, Hélène. Ménélas s'en éprit et l'épousa. Tandis qu'Agamemnon réussissait à reprendre le trône d'Argos, il s'installa sur celui de Sparte que lui avait légué son beau-père en mourant. Il devait vivre heureux avec Hélène, qui lui donna de nombreux enfants, jusqu'au jour où Pâris, fils de Priam, roi de Troie, de passage à Sparte, vint le trouver. Ménélas le reçut avec bienveillance, puis dut partir pour offrir un sacrifice. En son absence, Pâris séduisit Hélène, l'enleva et, avec elle, gagna Troie. Apprenant le fuite de son épouse, Ménélas convoqua tous les anciens prétendants d'Hélène pour tirer une vengeance exemplaire de cet affront. Ménélas et Ulysse furent envoyés en ambassade à Troie pour réclamer pacifiquement la restitution d'Hélène. Mais devant le refus des ravisseurs, ils se préparèrent à la guerre. La plus grande partie des Etats grecs manifesta sa solidarité et mit sur pied une armée commune. Pendant le guerre de Troie, qui devait durer dix ans, Ménélas tua de nombreux troyens, et Pâris aurait péri sous ses coups si Aphrodite ne l'eût protégé.

    A la mort de Pâris, Hélène, ayant épousé Déiphobos, ce fut vers la maison de ce Troyen que Ménélas se dirigea lorsqu'il put mettre la ville à feu et à sang. Déiphobos périt de sa main. La rencontre d'Hélène et de Ménélas, après tant d'années d'absence, fut dramatique. Mais, ébloui par sa beauté, le héros pardonna à sa jeune femme, et la réconciliation fut totale. Après un voyage de retour mouvementé, qui dura huit ans, parce que Ménélas dans sa joie avait négligé de sacrifier aux Dieux, il vécut à Sparte longtemps encore avec son épouse, au milieu de la prospérité et du bonheur. A sa mort, il fut transporté par les dieux jusqu'aux lointaines contrées de la félicité éternelle, les champs Élysées.

    HELENE

    Fille de Zeus, Hélène naquit d'un oeuf pondu par sa mère Léda ; mais elle eut comme père officiel Tyndare, roi de Sparte, et pour frères les Dioscures. Cependant, sa destinée fut si néfaste que certaines traditions lui donnent Némésis, déesse de la Vengeance, pour mère. Le personnage d'Hélène, l'un des plus célèbres de la mythologie grecque, a fait l'objet de tant de versions, de commentaires et d'interprétations au cours de l'Antiquité qu'il est malaisé de dégager les caractères originaux de la légende.
    Elle était parée de tous les dons que confèrent la beauté et fut l'objet de la convoitise de nombreux héros. Thésée l'emmena de force en Attique, et, avant de partir pour les Enfers, il l'épousa. La jeune femme délivrée, en l'absence de son époux, par les Dioscures et donnée en mariage à Ménélas, l'un des quelque cents prétendants qui se disputaient sa main et qui s'étaient engagés à secourir l'élu s'il subissait un outrage. Elle eut de ce second mariage une fille, Hermione. Mais Hélène, toujours plus épanouie, émut le coeur de Pâris, qui l'enleva, à demi consentante, et gagna avec elle la Troade. Selon le serment qu'ils avaient prêté, tous les prétendants décidèrent de venger l'affront fait aux Grecs par les Troyens. Un guerre interminable commençait. Des traditions tardives ont tenté d'innocenter le comportement d'Hélène, qui avait trahi en quelque sorte sa patrie. Elle n'aurait été que le jouet d'une implacable destinée et, durant la guerre, aurait maintes fois manifester sa sympathie envers les Grecs. A la mort de Pâris, elle épousa Déiphobos. Mais elle n'hésita pas à trahir cet époux, et, pendant le sac de Troie, elle le livra à Ménélas, avec lequel elle se réconcilia. Tous deux retournèrent à Sparte, après bien des aventures, et régnèrent enfin sur la cité dans le bonheur et la paix.

    Hélène, dont la grâce avait désarmé tant de farouches héros, d'ennemis irréductibles, eut, selon quelques versions, une fin digne de son exceptionnelle destinée : comme Protée prédit dans l'Odyssée, les Dieux lui accordèrent l'immortalité et la faveur de vivre éternellement en compagnie de Ménélas dans les champs Élysées. Selon une autre version, après avoir disparu de la Terre, elle épousa Achille, l'un des rares héros qui, en raison de sa jeunesse, n'avait pas figuré au nombre des prétendants. Leurs noces eurent lieu dans les îles des Bienheureux, l'île Blanche, et furent bénies, par la naissance d'un fils ailé, Euphorion, qui, dédaignant, quelques années plus tard, l'amour de Zeus, fut foudroyé. Plus dramatique demeure la version de Pausanias. Après la mort de Ménélas, Hélène se serait réfugiée à Rhodes. Mais Polyxo, qui l'accueillit dans l'île, désespérée par la mort de son époux Tlépolémos devant Troie, l'accusa de ce malheur et la poussa au suicide.

    PATROCLE

    Né en Locride, où régnait son père Ménoetios, époux de Sthénélé, Patrocle, jeune encore, tua, dans un excès de colère, l'un de ses compagnons de jeux. Il dut s'exiler. Accueilli par Pélée, roi de Myrmidons, à Phthie en Thessalie, il reçut la purification nécessaire à l'expiation et à l'absolution de son meurtre. Mais, comme il s'était lié d'amitié avec Achille, le fils de ce généreux monarque, il ne rentra pas dans son pays.
    Lorsque la guerre de Troie éclata, il y suivit son ami, à la tête d'un contingent de Myrmidons, et se livra sous les murs de Troie à de vaillants exploits. Il suivit Achille sous sa tente, lorsque ce dernier se brouilla avec Agamemnon. Il refusa, comme lui, de continuer la lutte. Pourtant, comme le sort des armes ne favorisait les Grecs, Patrocle consentit à reprendre le combat, et Achille lui prêta même ses armes et son armure. Il réussit à repousser les Troyens. Mais, au cours d'un combat singulier, il fut tué par Hector. Rendu furieux par cette mort, Achille fut saisi d'un tel désir de vengeance qu'il sortit de sa réserve, reprit les armes et tua Hector. Il honora la mémoire de son ami par des jeux funèbres solennels. Les deux inséparables compagnons devaient se retrouver, plus tard, dans l'île Blanche, demeure mythique et bienheureuse des héros, où ils continuent, par-delà la mort, une existence éternellement héroïque.

    ULYSSE

    Le plus célèbre héros grec de l'Antiquité, avec Héraclès, Ulysse naquit dans l'île d'Ithaque, dont son père Laërte, époux d'Anticlée, était le roi. Des traditions postérieures prétendent que Sisyphe, en visite dans l'île, se serait lié à Anticlée, alors fiancée à Laërte, et aurait engendré Ulysse. Par sa mère, Ulysse descendait d'Autolycos, fils d' Hermès. Le héros était donc de race divine.
    Dans son enfance et sa jeunesse, Ulysse fit de nombreux voyages et se rendit en particulier chez son aïeul Autolycos, qui l'invita à participer à une chasse au sanglier sur le mont Parnasse. Blessé par une défense d'une des bêtes, Ulysse gardera au genoux une cicatrice qui lui permettra, des années plus tard, de se faire reconnaître de son épouse. Reçu ensuite à la cour d'Iphitos, il acquit le précieux arc d'Eurytos, qui lançait des flèches imparables.
    Ayant atteint l'âge adulte, il remplaça son père trop âgé sur le trône d'Ithaque et chercha une épouse. Il jeta, comme beaucoup d'autres héros de la Grèce, son dévolu sur Hélène, la fille du roi Tyndare, dont la beauté et la grâce avaient fait le tour du pays. Habilement, il fit jurer à tous les prétendants de venger tout outrage qui pourrait un jour être fait au futur époux ou à Hélène, pensant ainsi s'attirer la faveur de Tyndare. La jeune fille ayant choisi Ménélas, roi de Sparte, Ulysse reçut en consolation la sage Pénélope, fille du roi Icarios. De cette union naquit un fils unique, Télémaque.

    Peu après cette naissance survint le rapt d'Hélène par Pâris, fils de Priam, roi de Troie. Aussitôt, Ménélas réunit tous les anciens prétendants de sa femme et leur rappela leur serment, les conjurant d'y rester fidèles ; les héros acceptèrent de tenir leur promesse et se concertèrent alors pour lever une armée, afin d'envoyer une expédition punitive contre la ville de Troie. Ulysse, qui aimait la paix, simula une folie pour échapper à son enrôlement dans l'armée des Grecs. Il laboura le sable de la mer et sema du sel. Mais Palamède, qui était venu le trouver pour le convaincre de partir avec lui, plaça le petit Télémaque devant la charrue de son père, qui souleva aussitôt le soc de son outil et détourna ses bêtes, montrant bien par ses gestes qu'il avait conservé tous ses esprits ; Ulysse dut quitter sa chère patrie. Il fut alors envoyé avec Ménélas en ambassade à Troie pour réclamer pacifiquement Hélène. Mais sa mission demeura sans résultat.
    En revanche, il réussit à décider Achille, réfugié dans le gynécée du roi Lycomède à Scyros, à rejoindre les Grecs, car un oracle avait prédît que le concours de ce héros était indispensable à une sûre victoire des Grecs.
    A la tête d'une flotte de douze vaisseaux, Ulysse gagna Troie et se montra d'un courage et d'une vaillance remarquables, tuant en particulier de nombreux héros troyens. Pourtant, il sut garder en toutes circonstances son sang-froid et se révéla surtout au cours de la guerre comme un habile et prudent diplomate, cherchant à tout prix à maintenir l'union entre les Grecs à force de persuasion, de discours de missions secrètes, d'espionnage et de ruses. C'est ainsi qu'on le vit se glisser, avec son inséparable compagnon Diomède, dans la ville et y ravir le Palladion, statue protectrice de la cité. Une autre fois, il réussit à s'emparer des cavales de Rhésos avant qu'elles n'aient bu l'eau de Xanthe (Scamandre), ce qui, selon une prophétie, leur aurait donné des forces surnaturelles propres à assurer une victoire aux Troyens. Il put aussi, grâce au silence voulu d'Hécube, pénétrer dans le palais du roi de Troie et inciter Hélène à trahir les Troyens.
    Cependant, malgré les années, Ulysse n'avait jamais pardonné à Palamède, qui l'avait forcé à quitter son royaume, Pénélope et son fils.

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    Il accusa donc Palamède de trahison, affirmant que le héros correspondait secrètement avec les Troyens et recevait en échange de l'argent. On découvrit, en effet, des lettres et des pièces de monnaie qui avaient été contrefaites par Ulysse et placées dans la tente de Palamède pour le perdre. Palamède périt lapidé par les Grecs en colère.
    Ulysse participa par la suite à de nombreux autres épisodes de la guerre de Troie ; à la mort d'Achille, il s'adjugea les armes du héros après les avoir disputées à Ajax, et il fit partie ensuite au corps des Grecs qui s'introduisit dans le flanc creux du cheval de Troie. Une fois la ville prise et saccagée, Ulysse reçut Hécube, la veuve de Priam, en partage et lui jeta, dit-on, la première pierre, lorsque la malheureuse fut lapidée pour avoir tué le roi Polymestor.

    Après l'Illiade, Homère nous raconte dans l'Odyssée, le retour long et mouvementé d'Ulysse vers sa patrie, et les aventures et les périls que le héros eut à affronter. Il quitta donc Troie saccagée et fut rejeté par une tempête sur les côtes du pays des cruels Cicones, en Thrace, puis, sans cesse ballotté par des vents contraires et des flots capricieux, il aborda chez les Lotophages de Libye, qui se nourrissait de lotus, la plante qui fait tout oublier. Ulysse eut tout le mal à arracher ses compagnons à cette terre de perdition et reprit enfin la mer vers le Sicile, le pays des Cyclopes.
    L'un de ces monstres à l'oeil unique, Polyphème, dévora la moitié de ses compagnons, mais le héros réussit à lui crever son oeil et à s'échapper à grand-peine avec le reste des marins. Poséidon, qui était le père de Polyphème, décida de venger son fils et suscita dès lors de monstrueuses tempêtes pour mener les navires d'Ulysse à leur perte.
    Ayant abordé au nord de la Sicile, Ulysse fut recueilli favorablement par le roi Éole, qui lui remit une outre refermant tous les vents dont il avait la charge. Les compagnons d'Ulysse pensèrent qu'elle renfermait des trésors ou du vin ; ils l'ouvrirent et déchaînèrent la plus formidable des tempêtes qu'on ait jamais vues. Le navire des infortunés navigateurs non loin de l'île des Lestrygons, peuple cannibale auquel Ulysse put échapper non sans que le roi de ce peuplade, Antiphatès, n'ait dévoré l'un de ses compagnons.
    Le héros jeta enfin l'ancre dans l'île d'Aea, où le reçut Circé, qui métamorphosa tous les marins en pourceaux ; mais bientôt la magicienne leur rendit leur forme première. Ulysse resta quelques mois en compagnie de l'enchanteresse, qui lui donna un fils, Télégonos.

    Le héros débarqua ensuite dans le pays des Cimmériens, en ces régions où coule l'Océan qui marque les limites de la Terre, et pénétra dans l' Hadès, afin de consulter le devin Tirésias sur la route la plus favorable pour regagner Ithaque. Le devin affirma qu'il aborderait dans sa patrie, seul et démuni de tout ; qu'il devrait tuer tous les prétendants de Pénélope. Après avoir croisé les âmes des grands héros morts et l'ombre de sa mère Anticlée, Ulysse sortit des Enfers et reprit le mer.
    Il évita les Sirènes en bouchant les oreilles de ses compagnons avec de la cire et en se faisant attacher au grand mât car il voulait entendre leur musique magique. Puis son vaisseau put s'écarter des roches Splymgades, Charybde et Scylla. Abordant sur les côtes de l'île de Thrinacie, les navigateurs affamés commirent l'imprudence de dévorer des boeufs consacrés à Hélios. Zeus foudroya tous les impies et détruisit les navires dans une tempête.
    Seul Ulysse fut épargné et réussit à s'échouer sur un radeau de planches dans une des Cyclades, l'île d'Ogygie, où, par amour, la nymphe Calypso le retint prisonnier pendant huit ans jusqu'au jour où, sur l'ordre des Dieux, elle dut rendre la liberté à Ulysse, qui repartit sur les flots, essuya encore bien des tempêtes, et la mer, finalement, le rejeta, nu et évanoui, sur le rivage de l'île des Phéaciens.
    Nausicaa, la fille d'Alcinoos, roi de l'île, le découvrit. Lavé, restauré, il put enfin, et pour la dernière fois, gagner la haute mer sur un vaisseau que lui avait prêté son hôte. Il jeta enfin l'ancre sur les côtes de l'île d'Ithaque, après vingt ans d'absence. Déguisé en mendiant, il se rendit chez Eumée, son porcher, et se fit reconnaître, puis il retrouva son fils Télémaque, gagna son palais occupe par ses prétendants, qui affirmaient qu'Ulysse était mort et poussaient Pénélope à choisir l'un d'eux pour époux. Il eut une querelle avec Iros, un mendiant dévoué aux prétendants, et l'abattit ; puis il alla trouver Pénélope et, sans se faire reconnaître, accueillit avec joie la proposition qu'elle fit de prendre pour époux celui qui serait capable de tendre l'arc d'Ulysse. Aucun des hommes n'y parvint ; seul Ulysse put tirer et commença, aidé de Télémaque, à massacrer les prétendants et les servantes qui s'étaient prostituées. Puis il se fit reconnaître de Pénélope.
    Grâce à Athéna, les parents des prétendants massacrés, qui avaient pris les armes et voulaient se venger, s'apaisèrent, et le royaume d'Ithaque retrouva enfin le calme. Selon d'autres versions, Ulysse aurait été tué quelques temps après par Télégonos, qui ignorait qu'Ulysse était son père et l'avait percé d'un javelot fait d'une aiguille de raie. Ainsi s'accomplissait une prophétie suivant laquelle le héros devait périr de la main de son fils et par la mer.

    Rusé, habile et ingénieux, sachant éviter tous les dangers par son courage et son éloquence, merveilleux dompteur de la mer déchaînée, Ulysse était le héros type dans lequel tous les Grecs aimaient à se reconnaître.

    AJAX

    Ajax


    (photo de Tyler Mane tirée du film Troie de Wolfgang Petersen)



    Trop âgé pour prendre part à la guerre de Troie aux côtés des Grecs, Télamon, roi de Salamine, y envoya ses deux fils, Teucer et Ajax. Ce dernier, dans l'Illiade, passe pour le plus vaillant des guerriers après Achille : à lui seul, il repoussa une contre-attaque de Troyens qui menaçaient d'incendier le navires grecs. Il se signala au cours de combats singuliers et blessa même Hector. Mais comme il était écrit que ce dernier ne pouvait mourir que de la main d'Achille, Ajax accepta une trêve. Après la mort d'Achille, Ajax et Ulysse se disputèrent les armes du héros, et Ulysse l'emporta ; pris d'un soudain accès de démence, Ajax sortit alors la nuit de sa tente et égorgea les troupeaux, pensant tuer des guerriers. Lorsqu'il reprit ses sens, il fut l'objet de la risée générale, et devant ce déshonneur il se jeta sur son épée et se tua. Toujours prompt à envelopper les récits mythiques de métamorphoses et de métaphores, Ovide raconte que le sang d'Ajax donna naissance à une fleur, l'Hyacinthe, dont les premières lettres ai sont aussi les premières lettres d'Ajax (Aias en grec). Télamon vengea la mort de son fils en attirant les vaisseaux d'Ulysse contre les récifs de la côte de son royaume. Le tombeau d'Ajax fut élevé au cap Réthée. Un culte fut rendu au héros à Salamine et un temple lui fut spécialement affecté.


    Ajax (le petit) : Ajax, fils d'Oïlée, roi des Locriens , fut surnommé "Ajax le Petit", non seulement en raison de sa taille, mais aussi par comparaison avec le Grand Ajax, fils de Télamon. Il arma une quarantaine de vaisseaux et lutta vaillamment, quoique avec cruauté, contre les Troyens. Son histoire, rapportée par Homère et Virgile, le montre poursuivant Cassandre, fille de Priam, jusque dans le temple d' Athéna, d'où il l'aurait entraînée de force, quoiqu'elle étreignît la statue de la déesse. Outrés de ce sacrilège, les Achéens eux-mêmes voulurent lapider le héros trop audacieux. Mais il put s'enfuir par la mer avec sa flotte. Athéna, courroucée, provoqua une tempête dont il réchappa en se réfugiant sur un récif. Là, il brava solennellement les Dieux. Poséidon, qui, jusqu'alors , l'avait protégé, saisi de colère, ouvrit le récif d'un coup de son trident et engloutit Ajax, l'impie, dans les flots. Non contente de ce châtiment, Athéna, dépêcha sur la Locride une peste et une famine qui menacèrent d'anéantir tous les Locridiens. On consulta l' oracle de Delphes. Celui-ci déclara que la déesse s'apaiserait si, chaque année, pendant mille ans, on envoyait à Troie deux jeunes filles grecques. Si celles-ci parvenaient à échapper aux Troyens et à gagner le temple d'Athéna, on leur laisserait la vie sauve, et elles deviendraient prêtresses du temples. Cette coutume fût, dit-on, respectée.


    PRIAM

    Ce roi des Minyens s'appelait primitivement Podarcès, c'est-à-dire "pieds légers". Il était le fils de Laomédon tué par Héraclès pour avoir refusé le prix convenu en échange de la délivrance de sa fille Hésioné. Épargné parce qu'il avait été le seul à soutenir Héraclès contre son père, il fut racheté par sa soeur et prit alors pour nom Priam, "celui qui a été vendu". Il monta sur le trône de Troie, épousa Arisbé puis, en secondes noces, Hécube. Selon Homère, il fut le père de nombreux enfants qui, presque tous, jouèrent un rôle éminent au cours de la guerre de Troie : Hector, Pâris, Déiphobos, Polyxène, Pammon, Politès, Antiphos, Hipponoos, Polydoros, Troïlos, Cassandre, Créüse, Laodicé, Hélénos, qu'il vit périr à peu près tous. Tout jeune encore, Priam soutint les Phrygiens dans un combat contre les Amazones ; mais il était d'un âge avancé lorsque éclata la guerre de Troie, et l'Illiade raconte qu'il ne prit pas une part active à la guerre. Il consentait à présider les conseils ; mais seul Hector décidait du déroulement des opérations.

    Il a, en fait, un rôle pathétique à la fin de l'Illiade, au moment où il supplie Achille de lui rendre le corps de son fils Hector. La douleur d'un père et l'émotion du vainqueur ennemi, l'une et l'autre confondues dans les mêmes et fatals malheurs de la guerre, donnent au texte de l'Illiade et au personnage de Priam un puissant relief. Lorsque Troie fut envahi par les Grecs, le roi se réfugia avec Hécube au fond de son palais et enserra l'autel de Zeus. Mais le dieu suprême ne pouvait rien faire en faveur du malheureux souverain, qui fut égorgé par Néoptolème

    THETIS



    Fille de Nérée et de Doris, Thétis est sans doute la plus célèbre des Néréides. Elle se signala dès son plus jeune âge par sa douceur et son sens de l'hospitalité. Elle accueillit Héphaïstos, précipité du haut de l'Olympe par Zeus courroucé. Elle n'accepta pas d'épouser Zeus, car elle ne voulait pas affliger Héra, qui avait été sa nourrice. Mais on dit aussi, à ce propos, que Poséidon et Zeus délaissèrent Thétis quand ils apprirent de Thémis que la Néréide donnerait jour à un fils plus puissant que son père. Pélée, un mortel, put ainsi épouser la divinité marine, qui, pour lui échapper, avait pris toutes les formes possibles, mais qui, finalement, avait dû se soumettre. Les noces de Thétis et de Pélée furent honorées par la présence de tous les dieux, qui apportèrent un cadeau. Mais la déesse Discorde, qui n'ait pas été conviée, jeta dans la joyeuse assemblée sa fameuse pomme, origine de nombreux maux. De Pélée, Thétis eut un fils, le grand Troie et le cacha à la cour de Lycomède, roi de Scyros. Elle voulut également lui éviter des coups mortels en lui offrant une armure forgée par Héphaïstos. Elle lui conseilla enfin de ne pas combattre, mais en vain. Son fils mort, elle reporta toute son affection sur Néoptolème, son petit-fils, et lui sauva la vie en lui demandant de ne pas regagner tout de suite sa patrie après le chute de Troie. Ainsi, Néoptolème échappa à la grande tempête qui détruisit la flotte grecque.


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  • ZEUS

    Roi des dieux, dieu de la foudre

     


    Celui qui s'assura la prééminence sur tous les Dieux de la mythologie ne fut à l'origine qu'un dieu un peu plus redoutable que les autres. Seuls des siècles d'histoire, de mythes et de traditions diverses le consacrèrent premier des dieux. Adorant des dieux multiples, s'ignorant souvent les un des autres, les peuples des cités grecques, séparés autant par les destinées géographiques que par les incertitudes de l'histoire, n'eurent que fort tard le sens de l'unité divine indispensable à l'élaboration d'une hiérarchie entre les dieux, au sommet de laquelle Zeus finit par s'imposer.

    A l'origine, Zeus était le dieu des phénomènes atmosphériques, celui qui éclaire le ciel, le couvre de nuages, dispense sur la terre pluie et neige, lance des éclairs et fait rouler le tonnerre (on disait même, en une contraction tout à fait significative: "Zeus pleut ou Zeus tonne" ). Pourtant, dans un pays comme la Grèce, où l'agriculture prédomine, ce pouvoir étroit d'un dieu sur des éléments incontrôlés, dispensateurs des fléaux ou de la fertilité, prenait déjà une importante de tout premier plan. avec Homère, puis Hésiode, Zeus acquit peu à peu sa personnalité définitive. Homère le définit comme premier des dieux et le souverain suprême des mortels aux actions desquels il se mêle. Hésiode de son côté, contribua à accentuer la primauté de Zeus en lui accordant une généalogie et des mythes. Fils de Cronos et de Rhéa, Zeus fut sauvé de la gloutonnerie infanticide de son père par sa mère, qui le confia aux Corybantes, aux Curètes et à la chèvre Amalthée. Parvenu à l'âge adulte, il fit restituer à son père ses frères et ses soeurs, qu'ils avaient dévorés : Poséidon, Hadès, Hestia, Déméter, Héra ; puis, ayant délivré les Cyclopes et les Héchatonchires, il prit la succession de Cronos, non sans avoir soutenu une lutte effroyable contre les Géants révoltés, pour asseoir d'une manière définitive sa souveraineté sur les dieux. Zeus songea alors à assurer sa postérité : il épousa Métis, la Raison, dont il eut Athéna, Thémis, la mère des Moires, Déméter, sa soeur, mère de Perséphone, Mnémosyne, mère des Muses, Aphrodite, mère des Grâces, Léto, qui enfanta Apollon et Artémis, et enfin Héra, qui resta son épouse légitime et lui donna Hébé, Arès, Héphaïstos. Zeus eut en outre d'innombrables aventures avec les mortelles, qui mirent au monde la race des héros et des demi-dieux.

    Il assurait ainsi entre les dieux et les hommes une sorte de hiérarchie dont son pouvoir tirait bénéfice. Aussi, après les fluctuations et les transformations d'une terre en pleine création, après des luttes entre les dieux primordiaux et l'anarchie qui en était la conséquence, Zeus apparut comme l'image de l'apaisement, de l'ordre, de la sagesse et de la justice. En effet, les régles qu'il élabora pour les cieux et les dieux, Zeus les établit également dans les sociétés terrestres. Les rois, désormais, gouvernèrent les cités et les peuples. Tous lui durent des comptes. Zeus put s'arroger deux titres enviés de "père des dieux" et de "père des hommes". Il fut consacré comme le dieu universel, possesseur de tous les biens célestes et terrestres. De lui tout procède : il porte des épithètes et des surnoms innombrables, qui, tous, indiquent les fonctions et les localités où il est honoré. Il trône en majesté, entouré de ses attributs ordinaires et souverains ; l'aigle, la foudre et la victoire, tel le représente la célèbre statue de Zeus Olympien de Phidias, qui lui donne pour toujours cette grandeur suprême dont il est le seul parmi les dieux et les hommes à posséder la marque.

    HERA

    Reine des dieux, déesse du mariage

     


    Fille de Cronos et de Rhéa, Héra fut élevée par l'Océan et Téthys, avant de devenir l'épouse de Zeus, dont elle est également la soeur. Jalouse et rancunière, elle est connue dans les légendes pour les nombreuses querelles qui l'opposèrent à son divin mari, dont elle déplorait sans cesse les continuelles infidélités. Aussi, pour se venger, elle persécuta sans relâche les enfants que Zeus eut des mortelles : Europé, Io, Dionysos, Héraclès, pour ne citer que les plus célèbres, furent les victimes de sa fureur. Un jour, pour empêcher Zeus de descendre sur la Terre rejoindre ses amours, Héra conçut en accord avec Poséidon et Athéna, le projet d'enchaîner son époux. Mais Zeus déjoua le complot et suspendit provisoirement sa femme par les cheveux à un anneau fixé dans les nuages, après lui avoir lié les pieds et les mains. Cependant, on voyait souvent les irascibles époux réconciliés pour quelques temps. Zeus put ainsi devenir le père de quatres enfants légitimes, Arès, Hébé, Héphaïstos et Ilithye. D'autre part, Héra se mêla fréquemment des affaires des mortels. On la voit ainsi soutenir les Grecs contre les Troyens pour se venger de Pâris, qui ne lui avait pas décerné, en lui accordant la pomme d'or, le titre de la plus belle des déesses, mais qui lui avait préféré Aphrodite. Elle protégea également le navire Argo au cours de l'expédition des Argonautes, surtout au moment du dangereux passage entre Charybde et Scylla. Il lui arriva parfois d'être l'objet des assiduités des mortels, tels le Géant Porphyrion et Ixion. Zeus, se montrant encore plus jaloux qu'elle, foudroya le premier et ravit Héra au second sous la forme d'une nuée.

    Seule déesse mariée parmi toutes les divinités féminines de l'Olympe, Héra jouit de privilèges, et elle est traitée avec un constant respect. Elle apparaît alors aux yeux des Grecs comme la déesse du mariage légitime, la protectrice de la fécondité du couple et, particulièrement, avec Ilithye, de la femme en couches. Dans la littérature comme dans l'art, elle porte les attributs royaux traditionnels : le sceptre et le diadème ; sa tête recouverte de voiles est le symbole du mariage. Parfois même, elle tient dans l'une de ses mains la pomme de grenades, emblème de la fécondité. Le paon est l'animal qui lui est consacré en souvenir d'Argos, dont elle prit les cent yeux, lorsqu'il eut été tué, pour les placer sur le plumage de ce volatile. Héra ne peut se prévaloir, toutefois, du titre de reine des Dieux et des hommes : elle est simplement l'épouse unanimement vénérée du dieu suprême.


    POSEIDON

    dieu de la mer

     

    Poséidon dieu de la Mer chez les grecs ( assimilé à Neptune par les romains).

    Poséidon est un des douze dieux de l'Olympe. Fils des Titans, Cronos et Rhéa, il est sauvé du ventre de son père qui avalait ses enfants par son frère Zeus . Encore enfant, il est enlevé par les Telchines (démons de Rhodes, fils de la mer -Pontos- et de la terre -Gaïa-. Poséidon tomba amoureux de la fille de ses ravisseurs, Halia, qu'il n'épousa pas mais et avec qui il eut 6 enfants mâles et une fille , Rhodos. Plus tard, il épousa Amphitrite, une des Néréides (divinités marines qui vivaient au fond de la mer) , qui lui donna un fils Triton. A l'image de son frère, Poséidon eut de nombreuses relations en dehors de son mariage, en particulier avec des nymphes des sources et des fontaines. Plusieurs enfants se firent remarquer leur cruauté : le géant Orion et le Cyclope Polyphème , le dévoreur d'hommes qu'aveugla Ulysse. Poséidon n'avait pas froid aux yeux si l'on en croit certaines de ses liaisons: il fût ainsi l'amant de la terrifiante Gorgone Méduse! Ce n'est que lorsque Thésée décapita la méduse que les enfants de leur union sortit du corps de leur mère! Ainsi naquit Pégase, le célèbre cheval ailé. A noter aussi sa relation avec Déméter (qui tenta en vain de lui échapper en prenant la forme d'une jument) qui donna naissance à une jeune fille dont il fût interdit de prononcer le nom (elle ne fût connue que sous le nom de "la Dame" ou "la Maîtresse").


    Poséidon est toujours représenté de manière majestueuse soulignant sa souveraineté sur les mers. N'était il pas , de plus, le frère aîné de Zeus? On le trouve ainsi barbu, le corps droit et nu tenant de sa main droite un trident ( l'arme par excellence des chasseurs de thon) et accompagné de créatures marines de toutes sortes (dauphins, etc.) . Il est aussi souvent représenté sur un char tiré par des animaux monstrueux mi chevaux- mi serpents. Les jeux Isthmiens célébrés à Corinthe tous les deux ans en son honneur étaient justement donnaient justement lieu à des courses de chevaux et des courses de chars particulièrement fameuses.

    "Triomphe de Neptune", mosaïque romaine du 2eme siècle après JC (Musée de Sousse, Tunisie).

    Poséidon est célèbre pour ses colères et sa rancune:lorsqu' avec Apollon, dieu du Soleil, il fut trompé et privé de salaire après avoir aidé Laomédon, roi de Troie, à construire les murailles de sa cité, sa colère contre Troie n'eut pas de limite. Il envoya un monstre marin ravager le pays et aida les Grecs pendant la guerre de Troie. Mais lorsque les grecs violèrent le temple d'Athéna de Troie, il retourna sa colère contre les Grecs dont il coula nombre de bateaux. Ses démêlés avec l'un d'entre eux sont célèbres: il pourchassa ainsi Ulysse des années durant pour avoir échappé à son fils le cruel cyclope mangeur d'hommes.

    Poséidon enfin fût particulièrement malheureux lorsque les dieux partagèrent la Grèce en zone d'influence: il perdit Corinthe et Delphes face à Apollon, Égine face à Zeus, Naxos face à Dionysos, Athènes et Trézène face Athéna et enfin Argos face à Héra sa belle sœur! A chaque fois, il se vengea: il inonda la plaine d'Éleusis près d'Athènes et assécha toutes les sources du pays d'Argolide! Il possédait toutefois en propre une île merveilleuse: l'Atlantide...


    HERMES

    Fils de Zeus et de Maia et petit-fils d' Atlas, Hermès naquit dans une caverne de mont Cyllène en Arcadie. Il manifesta aussitôt son étonnante précocité et des qualités d'intelligence et de ruse extraordinaires. Il était encore nouveau-né quand il parvint à quitter son berceau et à s'enfuir en Piérie. Là, par goût de la farce et du lucre, il s'empara des boeufs d' Apollon. De retour dans sa caverne natale, il heurta une écaille de tortue qui traînait sur le sol ; il la ramassa et tendit des cordes sur cette boîte de résonance originale : ainsi naquit la lyre. Pendant ce temps, Apollon avait réussi à rejoindre Hermès, son voleur, mais loin d'entrer en fureur contre le jeune dieu, il fut charmé par les sons qui sortaient du nouvel instrument de musique et il fit aussitôt d'Hermès son ami. Il lui offrit sa houlette de berger qui, transformée, devint le célèbre caducée. Promu quelques temps après messager officiel des Dieux, Hermès apparaît dans un grand nombre de légendes, et son influence sur les dieux, les hommes et le cours des événements n'est pas négligeable. On voit ainsi le dieu conduire Priam à Achille pour réclamer le corps d' Hector, placer les trois déesses, Aphrodite, Athéna et Héra, en présence de Pâris qui jugera leur beauté, tuer Argos, gardien de Io, offrir à Néphélé le bélier à toison d'or qui sauvera Phrixos et Hellê, se porter maintes fois au secours d' Ulysse en danger, et offrir à des héros aussi célèbres qu' Héraclès et Persée leurs armes imparables. Il a également la triste fonction de conduire les âmes du monde des vivants à celui des morts : il porte en cette douloureuse occasion le surnom de Psychopompe. Hermès revêt souvent un casque ailé, un manteau et un chapeau de voyageur et des ailettes attachées à ses talons. Ainsi paré, l'ambassadeur de l'Olympe, l'instrument de la volonté divine peut exercer toutes ses fonctions sans difficulté et avec célérité.

    Intelligent, rusé, fraudeur même, Hermès est sans doute un des dieux les plus pittoresques de l'Olympe. Les Grecs le vénéraient comme patron des orateurs, comme inventeur de l'alphabet, de la musique, de l'astronomie, des poids et des mesures (il était alors le dieu des commerçants), de la gymnastique. Des statues lui étaient élevées aux carrefours ou sur le bord des routes. Sa présence soutenait le courage du voyageur et le dur labeur du marchand ambulant, car le dieu écartait d'eux les périls de la route et les mauvaises rencontres. Ainsi, ni surhumain ni inhumain, Hermès était le véritable ami divin de tous les Grecs.

    ARES

    dieu de la guerre

    Fils de Zeus et d' Héra, Arès appartient à le génération des douze grands Dieux de l'Olympe. Cependant, il n'a jamais tenu une place importante dans le culte grec. Dieu de Guerre et de la Lutte, son aspect brutal, son comportement violent et agressif, son amour du carnage et des batailles ne le rendent en effet sympathique ni aux mortels ni même aux dieux. Ainsi, les légendes l'ont souvent représenté au cours des combats dans des situations périlleuses d'où il ne sort pas toujours vainqueur. Pendant la guerre de Troie, il prend généralement parti pour les Troyens ; il doit se mesurer à la bravoure de certains héros, et aussi à l'intelligence calculatrice et raisonnable de la déesse Athéna. Ainsi voit-on Arès, blessé par le héros Diomède auquel Athéna a prêté son concours, s'enfuir en hurlant vers l'Olympe. Le dieu n'est guère plus heureux avec Héraclès, qui lui perce la cuisse d'une de ses flèches. Les Aloades le retiennent en prison dans un vase d'airain pendant de longues années, tandis que les dieux, ses frères, prennent plaisir à l'humilier en se réunissant en tribunal pour le juger d'un meurtre. Les amours d'Arès avec les mortelles sont nombreuses, car, en dépit de son caractère barbare, le dieu n'est pas dénué d'une certaine beauté, mûre et virile. Mais les enfants qu'il engendre sont des êtres frustes, des brigands, des êtres violents, comme le bandit Cycnos, Diomède de Thrace, Lycaon ou Oenomaos. Parmi les immortelles, seule Aphrodite conçut un fol amour pour Arès, qui symbolisait dans toute sa puissance la force passionnelle et sensuelle.
    Importé de Thrace, son culte ne fut pas très répandu en Grèce. On comprend que les Grecs, dont l'esprit était porté aux subtilités de la raison et aux finesses de l'intelligence aient manifesté quelque répugnance à l'égard du dieu qui, au fond, tant par son origine, que par son caractère et ses attributions , leur était quelque peu étranger. En revanche, les Romains le tinrent en haute estime et le confondirent avec leur dieu Mars.

    ARTEMIS

    Déesse de la chasse


    Appelée Diane par les Romains, Artémis est la fille de Zeus et de Léto. Elle naquit dans l'île de Délos le même jour qu' Apollon, son frère jumeau, auquel elle emprunte bien souvent les traits de caractères et les attributs. Armée de flèches, elle tue impitoyablement ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont osé insulter sa personne divine et celle de sa mère, notamment les enfants de Niobé, et Orion, qui avait tenté de la séduire. D'une manière générale, elle responsable des morts soudaines : ses flèches sont toujours précises, foudroyantes de rapidité et mortelles ; comme Apollon, elle se trouve aux côtés des Troyens contre les Grecs et oblige Agamemnon, coupable de s'être vanté de la surpasser au tir à l'arc, à sacrifier Iphigénie, qu'elle sauve à la dernière extrémité.
    Belle, chaste et vierge, ombrageuse et jalouse de ses talents de chasseresse, elle punit Actéon, qui prétendit la surpasser, en le transformant en cerf et le faisant dévorer par ses chiens. Dans le monde antique, on connaît toutefois plusieurs Artémis. Ainsi, en Tauride, on adorait une Artémis, cruelle déesse montée sur un char traîné par deux taureaux. Elle portait un flambeau à la main, et son front était surmonté d'un croissant de lune. On lui sacrifiait les étrangers ; Oreste, grâce à sa soeur Iphigénie, put s'enfuir et échapper à cette sauvage coutume. Une autre Artémis, celle d'Éphèse, diffère de la déesse traditionnelle : en effet, loin de se refuser à l'amour, elle s'y livre sans retenue et nourrit, grâce à ses multiples mamelles gonflées de lait, les hommes et la Terre. Cependant, malgré toutes ces confusions, l'Artémis grecque demeure la chasseresse et la chaste, et c'est sous ces traits et ces attributs qu'elle figure dans la plupart des légendes.

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    DEMETER

    Déesse de l'agriculture


    Fille de Cronos et de Rhéa, Déméter est avant tout la déesse du Blé, dont elle facilite la germination, et de la Moisson, dont elle assure la maturité. Aussi, tous les pays grecs de l'Antiquité, dont l'économie reposait pour une part essentielle sur la culture de cette céréale, ont multiplié les légendes sur Déméter.
    Outre ses amours avec Iasion, à qui elle donna Ploutos, le dieu de l'Abondance, et avec Poséidon, qui, changé en cheval, alors qu'elle s'était métamorphosée en jument pour lui échapper, engendra le coursier Aréion, on connaît surtout sur Déméter la célèbre légende qui retrace l'enlèvement de sa fille Perséphone (Proserpine chez les Romains) par Hadès. Celle-ci jouait avec ses compagnes en Attique, dans la plaine d'Éleusis, et cueillait des fleurs. Elle apparut alors un beau narcisse, et, au moment où elle allait casser sa tige, la terre s'entrouvrit, et Hadès apparut : il enleva la jeune fille, qui poussa un cri déchirant. Déméter entendit cet appel d'épouvante et quitta alors l'Olympe. Pendant neuf jours et neuf nuits, elle erra sur la Terre, sans manger, sans se baigner, sans prendre jamais de repos, à la recherche de sa fille et de l'auteur du rapt. Au dixième jour, Hélios, pris de pitié, lui révéla le nom du ravisseur. Alors, dans sa colère, la déesse refusa de regagner le séjour des Dieux tant que sa fille ne lui serait pas rendue. Elle se réfugia à Éleusis chez le roi Céléos, époux de Métanira, qui l'accueillit avec beaucoup d'égards. Pour remercier son hôte, la déesse voulut accorder à Démophon, le fils du roi, l'immortalité. Mais ses pratiques magiques affolèrent Métanira, et Déméter, surprise, lâcha l'enfant dans le feu. Pour consoler les parents, Déméter enseigna à Triptolème, leur autre fils, l'art de labourer les champs, d'ensemencer la terre et de récolter les céréales. Pourtant, depuis le départ de Déméter de l'Olympe, la terre était devenue stérile ; la famine et les épidémies menaçaient les mortels. Zeus, inquiet, intervint auprès d'Hadès pour que Perséphone fût rendue à Déméter. Mais le dieu des Enfers refusa parce que sa jeune femme avait mordu dans une grenade au cours de son séjour chez les morts, ce qui, magiquement, , lui interdisait tout retour au séjour des vivants. Finalement, un compromis intervint. Perséphone vivrait avec sa mère six mois de l'année, et les six autres mois elle les passerait en compagnie de son époux Hadès. A la première période de la vie annuelle de Perséphone correspond le printemps, les jeunes pousses qui, comme la déesse, sortent de la terre sous la protection de Déméter ; à la seconde période, l'époque des semailles de l'automne, des grains de blé enfouis dans la terre, comme Perséphone retournant au séjour des morts. Les mystères d'Éleusis qui célébraient le culte de Déméter voyaient également dans cette légende un symbole perpétuel de mort et de résurrection.
    Au cours des siècles de l'Antiquité, les attributions de Déméter se multiplièrent. La déesse fut vénérée comme une des divinités principales de l'Abondance et de la Fertilité par les initiés aux mystères et par les agriculteurs qui célébraient, au moment des moissons, des fêtes comme les Thesmophories et les Éleusinia. Assimilée à Cérès par les Romains, Déméter est le symbole de la civilisation antique dont elle assure, par l'abondance des récoltes, le perpétuel épanouissement économique et social.

     

    APOLLON

    Dieu grec de la musique, de la jeunesse, de la connaissance, et de l'agriculture.

    Fils du dieu Zeus et de Léto, fille d'un Titan, Apollon est un des douze dieux séjournant sur le Mont Olympe. Il est aussi appelé Apollon Délien (il est né sur l'île de Délos dans les Cyclades) mais aussi Apollon Pythien (il a tué Python, le serpent gardien du temple sacré des montagnes du Parnasse).

    Le symbole d'Apollon est la lyre: la musique qu'il composait enchantait les dieux et lui valait des succès amoureux. On le trouve parfois avec un arc (il était un excellent archer comme sa soeur Artémis) et une couronne de laurier . En effet, Apollon était un athlète (d'où ses représentations avec un corps d'une grande beauté: il est d'ailleurs le dieu le plus représenté de l'antiquité grecque) et était considéré comme le premier vainqueur des jeux Olympiques. Apollon est toujours représenté comme un jeune homme : il est d' ailleurs le protecteur des jeunes gens tandis que sa sœur jumelle, Artémis, était la protectrice des jeunes femmes.

    Apollon était également le dieu de l'Agriculture et des Troupeaux, de la Lumière et de la Vérité. Il apprenait aux humains l'art de soigner.

    Le temple d'Apollon à Delphes est le plus célèbres du monde grec. Selon la légende, il avait été construit sur le lieu de sa victoire sur Python. Apollon Dieu de la vérité avait aussi le pouvoir de prévoir l'avenir. Il transmettait parfois ce don aux mortels qu'il aimait comme la princesse troyenne Cassandre. La Pythie de Delphes avait ainsi ce pouvoir d'oracle et on venait la consulter de tout le monde grec (et même d'ailleurs) pour obtenir des conseils. Mais les prophéties de la Pythie était bien souvent fort imprécises et pouvaient donner lieu à des interprétations bien divergentes, ce qui lui permettait de ne jamais se tromper!!

    Dans l'Iliade d'Homère, Apollon est un être cruel et impitoyable. Il répond aux prières du prêtre Chrysès, qui implorait la délivrance de sa fille détenue par Agamemnon, en envoyant une volée de flèches empoisonnées sur l'armée grecque. Il séduit la jeune princesse athénienne Créuse, l'enleva puis l'abandonna avec l'enfant qu'ils avaient eu. En revanche, il aide Ulysse dans l'Odyssée.

    ATHENA

    Alors qu'elle était enceinte d'Athéna, la déesse Métis fut avalé par Zeus, son amant, qui craignait que l'enfant qu'elle portait ne le détrônât. Mais le dieu sentit bientôt des douleurs d'un violent mal de tête. Héphaïstos lui fendit le crâne d'un coup de hache. Athéna sortit de la déchirure de sa tempe, tout armée et casquée, en poussant un immense cri de guerre. La déesse, l'une des douze divinités de l'Olympe, devait être mêlée, de près ou de loin, à la plupart des récits cosmogoniques. Douée d'une noble raison, ayant acquis de sa mère le sens de la sagesse, elle devint, en effet, pour les Dieux, une précieuse conseillère et les aida, en particulier, à vaincre les Géants. Cependant, elle n'hésita pas à se disputer à Poséidon la possession de l'Attique. Tandis que le dieu frappait l'Acropole de son trident et en faisait jaillir un splendide coursier ou, disent d'autres versions, un lac salé, la déesse offrait aux habitants du pays un olivier, symbole de la paix et aussi de la richesse. Ces derniers jugèrent que l'arbre leur serait plus utile que le cheval et choisirent finalement Athéna pour protectrice. On verra la déesse protéger sans relâche les grands héros de l'Attique et la plupart des chefs grecs au cours de la guerre de Troie.
    Bientôt, les attributions d'Athéna se développèrent et se multiplièrent. Elle ne fut pas seulement la chaste déesse qui priva Tirésias de la vue parce que le devin avait osé la regarder se baigner, ou qui fit chasser de l'Olympe Héphaïstos, coupable d'avoir attenté à son honneur ; elle ne fut plus uniquement la déesse de la Guerre portant la cuirasse, l'égide, la lance d'or, le bouclier, où surgissait la tête de Méduse, telle, en somme, que la présentait le Palladion : elle devint la protectrice de l'Etat, la déesse qui garantit l'équité des lois, leur juste application, tant devant les tribunaux que dans les assemblées. Mais la loi seule ne peut suffire à assurer la pérennité d'un Etat et d'un peuple elle doit également provenir de la prospérité du pays. Aussi Athéna veille, avec une particulière bienveillance, sur l'agriculture. Elle a inventé, pour la commodité des hommes, les instruments aratoires, qui permirent à le terre attique de fournir un meilleur rendement. En outre, la déesse protège chaque famille, veille sur l'entente et la chasteté des époux, sur l'honneur du foyer et la santé de quiconque ("Athéna Hygieia"). Par l'influence heureuse de sa raison et de sa pensée réfléchie et subtile, Athéna apporte aux lettres et aux arts l'énergie et l'inspiration nécessaires à un rayonnement spirituel étendu et constant. Il s'ensuit que cette divinité apparaît bien comme le symbole divin de la civilisation grecque qui, par sa force guerrière, par son intelligence, sa sagesse, la modération de ses moeurs et la beauté étudiée de ses monuments artistiques et littéraires, a su imposer sa domination sur le monde. Plus tard, les Romains l'ont identifiée avec Minerve.

    APHRODITE

    Déesse de la beauté et de l'amour

     


    Ses pouvoirs sont immenses : déesse aimable, elle protège les mariages, favorise l'entente amoureuse des époux, féconde les foyers, préside aux naissances. Elle fertilise aussi les champs. Mais elle peut être également une divinité redoutable, car elle symbolise bien souvent la passion que rien n'arrête, qui rend fous d'amour ceux qu'elle veut perdre ; elle ravage même les unions légitimes, poussent les époux à l'adultère, favorise la fécondité des amours illégitimes et incite les mortels à toutes les voluptés et à tous les vices. Aphrodite devient alors une déesse fatale, dont la ceinture magique donne à celui qui la ceint un étrange pouvoir de désirs perpétuels. Toutefois, ce caractère redoutable n'apparaît véritablement que chez la Vénus des Romains, identifiée avec Aphrodite. Les fruits aux nombreux pépins, symbole de la force féconde, comme la grenade, le pavot, la pomme, lui sont habituellement consacrés. Parmi les oiseaux qui traînent son char ou l'entourent, on peut citer la colombe, le cygne, le pigeon, emblèmes de la fidélité conjugale. On représente généralement Aphrodite, nue ou à demie vêtue, dans des poses voluptueuses, drapée dans un mince voile qui moule les formes à la fois pleines et harmonieuses de son corps. Par ce caractère de sensualité, elle est souvent assimilée à la déesse orientale phénicienne Astarté.
    Sur l'origine d'Aphrodite, déesse de l'Amour et de la Beauté, on connaît deux versions. Selon la première, elle est la fille de Zeus et de Dioné ; d'après la seconde, elle est née du sang qui tomba dans la mer quand Cronos eut mutilé Ouranos. Ce sang féconda les flots, et Aphrodite surgit au creux d'une vague, aussi blanche et aussi belle que l'écume. Dès lors, l'amour dont elle était l'incarnation divine allait régner sur les Dieux, les hommes et toutes les créatures animées. Épouse d' Héphaïstos, elle trompa fréquemment le dieu et conçut en particulier un amour particulier pour Arès, auquel elle donna des enfants célèbres, comme Éros et Antéros. Mais elle fut bientôt surprise par son époux , qui emprisonna les deux amants dans un filet. Honteuse, Aphrodite quitta quelques temps l'Olympe. Elle devait cependant encore trahir Héphaïstos en partageant la couche de Dionysos, d' Hermès et de Poséidon. Toutefois, la déesse ne se contenta pas de l'amour des dieux de l'Olympe. Des mortels, comme le Troyen Anchise, succombèrent à sa beauté et à sa grâce : elle donna ainsi le jour à Énée, l'ancêtre des Julii, dont César prétendait descendre. Elle aima enfin passionnément Adonis, symbole de la végétation qui renaît chaque année à la vie et à l'amour. Elle prit une part active aux actions des hommes, reçut de Pâris la fameuse pomme d'or et témoigna sa reconnaissance au héros troyen en faisant naître entre lui et Hélène un amour qui devait être si fatale à la ville de Troie.


    EROS

    Dieu de l'amour



    Ce dieu grec est l'une des forces primordiales qui dominent le monde avant la naissance des immortels et l'apparition des hommes. Son pouvoir s'étend non seulement aux êtres, mais aussi aux végétaux, aux liquides, aux fluides, bref à tout ce qui est. Il assemble, mélange, unit. Il est la vertu attractive qui engage les choses à se joindre et à créer la vie. Il ne doit nullement être confondu avec Cupidon, dieu romain, ou avec l'Amour, même si l'époque classique et les poètes ont fait d'Éros un auxiliaire de l'Amour, un fils d' Hermès ou d' Arès et d' Aphrodite, même si les artistes l'ont représenté comme un jeune garçon ailé, perçant de ses flèches le coeur des hommes ou allumant dans leurs âmes le flambeau de la passion. Éros demeure avant tout, avant même de figurer au nombre des Dieux, une entité abstraite : le désir qui rapproche et engendre les mondes.

    HEPHAISTOS

    dieu des forges


    Fils de Zeus et d' Héra, selon une version, mais aussi d'Héra qui le conçut seule, sans le concours de son époux, car elle était jalouse qu' Athéna fût elle-même née de Zeus sans le sien, Héphaïstos avait un aspect gnomique, particulièrement hideux, et boitait des deux jambes. On raconte, à ce propos, que Zeus le jeta du haut de l'Olympe pour avoir osé prendre parti pour Héra dans une querelle ; il s'abattit sur l'île de Lemnos et en resta boiteux toute sa vie. On dit aussi qu'Héra, dégoûtée d'avoir mis au monde un fils aussi laid, le précipita des cieux dans la mer, où, durant neuf ans, il fut élevé par Thétis. Il fut l'époux de plusieurs déesses, mais la plus célèbre demeure Aphrodite, qui le trompe bien souvent, notamment avec Arès. Hélios rapporta la nouvelle de cet adultère à Héphaïstos, qui, pour se venger, surprit les deux amants en flagrant délit et les emprisonnait dans un filet les rendit ridicules à tous les Dieux de l'Olympe.
    Dieu du Feu et même personnification divine du feu, Héphaïstos devint bien vite le dieu de la Métallurgie et le forgeron officiel des dieux et des héros. Installé, selon des traditions tardives, au fond des volcans ou des îles volcaniques, comme Hiéra, Imbros, assisté des Cyclopes et des Cabires, Héphaïstos, avec un art et un génie consommés et inimitables, forgea ainsi l'armure d' Achille, le trident de Poséidon, la cuirasse d' Héraclès, les armes de Pélée, le sceptre et l'égide de Zeus. Il fabriqua aussi un trône magique, d'où Héra ne put se relever, car il voulait se venger de sa mère, qui l'avait abandonné ; mais il consentit bientôt à délivrer la déesse contre la promesse qu'il serait réintégré au sein de l'assemblée des dieux de l'Olympe.

    Assimilé par les Romains à leur divinité italique Vulcain, Héphaïstos était représenté soit comme un nain, dont on plaçait la statue devant le foyer pour conserver toute sa force à le flamme, soit, plus généralement, comme un vieillard robuste, à la barbe hirsute, à l'allure sauvage, la tête recouverte du bonnet ovale des forgerons et portant un marteau.

    HESTIA

    Déesse du foyer

     



    Fille de Cronos et de Rhéa, Hestia appartient à la génération des douze grandes divinités de l'Olympe. Quand Zeus, son frère, s'empara du pouvoir suprême, elle obtint la faveur de conserver éternellement sa virginité, afin d'échapper aux assiduités amoureuses d' Apollon et de Poséidon.
    Incarnation de foyer domestique, de la flamme sacrée qui brûle sans cesse dans les demeures et dans les temples, et qui les purifie, Hestia est vénérée comme la protectrice des familles, des villes et des colonies. En effet, quand les Grecs voulaient fonder une colonie, ils emportaient de la métropole le feu d'Hestia destiné à allumer le foyer de la nouvelle patrie. Hestia, toujours immuable et inchangée, symbolise ainsi la pérennité religieuse, la continuité d'une civilisation et de ses lumières au mépris des émigrations, des destructions, des révolutions et des vicissitudes des temps. Elle fut assimilée par les Romains à la célèbre déesse Vestia.

    DIONYSOS

    dieu de la fete, du vin, des vignes

     



    L'un des Dieux les plus importants et les plus complexes de la Grèce, Dionysos, fils de Zeus et de Sémélé, naquit dans d'étranges conditions. Sémélé, en effet, poussée par la jalouse Héra, voulut voir son amant divin dans toute sa puissance. Aussitôt son corps fut consumé, et Zeus eut juste le temps d'arracher de ses entrailles le petit Dionysos, qu'il cacha encore trois mois dans sa cuisse afin qu'il pût naître à terme. Déguisé en petite fille et confié à Athamas et à Ino, le jeune dieu ne put cependant échapper à la colère d'Héra, qui frappa ses parents adoptifs de folie et l'obligea à fuir dans de lointain pays, où il fut métamorphosé en chevreau par Zeus. Puis, des Nymphes entreprirent son éducation.
    Mais, parvenu à l'âge adulte, le dieu fut à son tour frappé de démence. Il erra dans le monde entier, introduisant dans chaque pays la culture de la vigne et la façon de faire le vin. On le vit ainsi parcourir l'Égypte, la Syrie, le Phrygie, où la déesse Cybèle l'initia à ses mystères. Délivré de sa folie, il pénétra en Thrace dans le domaine du roi Lycurgue, qui s'opposa à l'introduction du culte du dieu, enchaîne les Bacchantes et obligea Dionysos à s'enfuir chez Thétis. Peu après, le dieu délivra les Bacchantes et frappa Lycurgue de folie, puis rendit la terre de Thrace stérile. Pour apaiser le dieu, les habitants épouvantés écartelèrent leur roi. Ayant établi son culte dans tous les pays que baigne la Méditerranée, Dionysos, monté sur un char attelé de panthères, gagna alors l'Inde et, en compagnie d'une escorte de Silènes, de Bacchantes et de Satyres, y fit un voyage mystérieux. Revenu en Boétie, il tenta d'introduire son culte à Thèbes ; mais Penthée, le roi de la cité, voulut lui aussi s'y opposer. Il fut mis en pièces par sa mère Agavé, atteinte, elle aussi, d'une folie furieuse. Les Proétides, les filles du roi Proétos, qui n'avaient pas consenti à accueillir le dieu, sombrèrent également dans la démence et se répandirent dans la campagne en mugissant. Dionysos prit ensuite un navire pour se rendre à Naxos, mais l'équipage composé de pirates voulut le retenir prisonnier afin de le vendre comme esclave à leur prochaine escale. Dionysos manifestait aussitôt sa puissance en immobilisant le navire, en le remplissant de lierre et en faisant entendre des sons stridents de flûte. Les marins, épouvantés, se jetèrent tous à la mer, où ils furent changés en dauphins. Avant de monter dans l'Olympe pour y être reçu de plein droit dans l'assemblée des dieux, Dionysos alla ravir aux Enfers sa mère Sémélé et la transporta avec lui dans les cieux, où elle prit le nom de Thyoné.
    Lié au vin et à l'ivresse, le culte de Dionysos s'étendit dans toute la Grèce, avec la culture de la vigne. Le dieu devint alors le symbole de la puissance enivrante de la nature, de la sève qui gonfle grains de raisins et qui est la vie même de la végétation. Entouré souvent de divinités des Bocages, il fut également vénéré comme un dieu des Jardins et des Bois. Élevé par les nymphes, il put prétendre aussi à être adoré comme un dieu de l'Eau, de l'élément liquide qui est la sève et la source primordiale et originelle de toute la vie. A l'époque classique, Dionysos prit l'allure du dieu de la Vie joyeuse, des jeux et des fêtes dont il aime à s'entourer au milieu des clameurs des Bacchantes ; il prit surtout ce caractère dans l'Empire romain sous le nom de Bacchus. Mais aussi important est le fait que les Grecs l'ont considéré comme le dieu protecteur des Beaux-Arts, en particulier de la tragédie et de la comédie, issues l'une et l'autre des représentations qui avaient lieu à l'occasion de ses fêtes. On ne saurait non plus négliger son rôle dans l'orphisme, où il fut identifié avec Zagreos.
    Dans les ouvrages d'art, il a les traits d'un dieu jeune, le front et le corps entourés de lierre, de vigne et de grappes. Il est généralement accompagné par des cortèges de Ménades, de Thyades et de joueurs de flûte, qui portent le thyrse et se livrent à des jeux, à des danses frénétiques et à des transports désordonnés.

    HADES


    Fils de Cronos et de Rhéa, Hadès, après le partage de l'Univers en trois parties, acquit la possession souveraine sur le monde inférieur, tandis que son frère Zeus régnait sur les cieux et Poséidon sur les mers. Époux de Perséphone, qu'il enleva à la Terre et à sa mère Déméter, Hadès est un dieu redouté des Grecs. Justicier impitoyable, il est assis aux fonds des Enfers sur un trône et tient dans sa main un spectre avec lequel il gouverne sans pitié les âmes des morts qui peuplent son sombre et inconnu royaume. Il porte sur la tête un casque qui rend invisible ; les Cyclopes lui en firent don et lui-même il le prête parfois aux héros des légendes auxquels il a décidé d'apporter aide et protection. Entouré des divinités des Enfers, ses servantes, des messagères, il dicte à la Terre la terrible loi de la mort. Pourtant, tout comme son épouse Perséphone, terrible déesse des Enfers, mais douce aux hommes de la Terre, auxquels elle apporte fertilité et abondance des moissons, Hadès est parfois surnommé Pluton ("le Dispensateur de richesses") ; il est invoqué par les agriculteurs, et on le représente sous les traits d'un dieu placide, tenant d'une main la corne d'abondance, et, de l'autre, des instruments aratoires. Au cours de ses séjours sur la Terre, Hadès commet toujours quelques infidélités avec les mortelles ou des nymphes de la végétation et des bois.
    La double attribution de la Mort et de la Vie revêtue par Hadès est, dans la mythologie, commune à presque toutes les grandes divinités des Enfers.


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