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    Trajan

    (Marcus Ulpius Trajanus)

     

    Trajan était d'origine italo-espagnole : sa famille italienne était installée en Espagne depuis fort longtemps. Il fit carrière dans l'armée, fut nommé gouverneur de Germanie (en 96) avant d'être, l'année suivante, adopté par le vieil empereur Nerva et associé au pouvoir au titre de "César".

    À la mort de son père adoptif, son accession au trône s'effectua sans heurts tant sa simplicité séduisait la foule et tant étaient grands son dévouement à la chose publique ainsi que sa déférence envers le Sénat. Il est également vrai que c'était lui qui, en fait, tenait les rênes du pouvoir depuis de longs mois.

    Excellent général, Trajan initia une politique de conquête. Cela flattait l'enthousiasme béat de la populace, mais surtout cela permettait de renflouer les caisses de l'État.
    L'impérialisme forcené était presque devenu une nécessité pour Rome : un flux monétaire allant d'Occident vers l'Orient, continu, mais à sens unique, appauvrissait l'Empire. Dans un premier temps, les provinces occidentales, fournissant peu de produits à haute valeur ajoutée, et en grande partie importatrices de ces biens, manquaient cruellement de ressources financières tandis que l'Orient s'enrichissait. Puis, à leur tour, faute de contrôler les routes commerciales d'Asie centrale, ces provinces orientales manquaient de masses monétaires. La survie de l'empire était conditionnée par le rétablissement de l'équilibre budgétaire interne et de celui de la balance commerciale. C'étaient là des conditions sine qua non.

    Comme pour bien des conflits modernes, des mobiles économiques déterminèrent donc la politique impérialiste de Trajan. Ses objectifs : accroître la réserve de métal précieux (butin, conquête de régions aurifères), protéger les routes commerciales intérieures et étendre l'Empire vers le riche Orient afin de prendre le contrôle des routes commerciales asiatiques.

    Trajan, aux prix de dures campagnes, conquit la Dacie (110-102 et 105-107). C'en était bien fini de l'humiliant et ruineux tribut que le timoré Domitien avait payé aux Barbares daces. De plus, Rome s'assurait le contrôle de riches mines d'or.

    En Orient, Trajan, en s'emparant de l'Arabie Pétrée (Jordanie actuelle - nous y reviendrons) protégea la route commerciale vitale qui reliait l'Asie mineure à l'Égypte. Ensuite il lança une vaste campagne contre les Parthes, l'ennemi héréditaire. Il annexa l'Arménie, l'Assyrie, la Mésopotamie. Ces conquêtes portèrent l'Empire romain à son extension maximale.

    C'est au moment où il s'apprêtait à porter le coup de coup de grâce aux Parthes et, peut-être, restaurer l'ancien empire d'Alexandre le Grand, que des révoltes juives (judéo-chrétiennes, christo-judaïques) éclatèrent sur ses arrières et l'obligèrent à faire demi-tour. Dépité, courroucé, humilié, Trajan mourut d'apoplexie en 117. Hadrien, son petit-neveu par alliance et fils adoptif, lui succéda.

    À l'intérieur de l'Empire, Trajan entreprit une politique de grands travaux : Forum de Trajan à Rome, agrandissement du port d'Ostie, assèchement des Marais pontins, aqueducs d'Alcantara et de Ségovie, voie romaine reliant Damas à la Mer rouge, et, naturellement, l'érection de la Colonne Trajane…
    Son règne fut aussi un âge d'or pour la littérature avec Tacite, Pline le Jeune, Juvénal et Plutarque.

    La politique de Trajan à l'égard des Chrétiens est bien souvent mal comprise. Un échange de correspondance entre Pline le Jeune, alors gouverneur de Bithynie et l'empereur, précise les mesures qui devaient être prises contre ces "religionnaires" d'un genre nouveau. Cependant, ces lettres deviennent incompréhensibles si on présuppose que les Chrétiens de l'époque de Trajan n'étaient que de doux illuminés inoffensifs.

    Par exemple, pourquoi Pline et Trajan trouvent-ils tout naturel de faire exécuter directement tout personne qui s'avoue chrétien ?
    Pline, un juge arbitraire ? Trajan, un tyran inhumain ? Allons donc !
    Citons cet extrait : "A ceux qui avouaient (qu'ils étaient Chrétiens), je l'ai demandé une deuxième, puis une troisième fois, en les menaçant du supplice : quoi que signifiât cet aveu, j'étais sûr qu'il fallait au moins punir cet entêtement et cette obstination inflexible. D'autres, possédés de la même folie, je les ai, en tant que citoyens romains, notés pour être envoyés à Rome".
    Et pourquoi d'autres Chrétiens, sachant que l'empereur avait interdit les "hétairies" (c'est-à-dire les associations secrètes) ont, du coup, renoncé au Christianisme ?

    Ce n'est pas ici le lieu de s'étendre sur ce sujet, mais il faut cependant signaler que la correspondance entre Pline le Jeune et Trajan s'explique bien mieux si le christianisme de cette époque était, considéré à tort à raison (à mon avis, plus à raison qu'à tort) comme une association secrète et terroriste, comme une secte militante, héritière des mouvements messianiques juifs qui avaient semé la terreur en Judée au Ier siècle.
    Or un groupement de ce genre, en dissimulant une doctrine subversive sous d'innocentes cérémonies, pouvait séduire des braves gens ou des naïfs. Et c'était précisément là le problème de Pline : comment distinguer les dangereux Chrétiens activistes de la masse des illuminés, de la foule des gogos ?

    C'est aussi pour cela qu'il ne pouvait ni comprendre, ni faire preuve de pitié pour ceux qui se glorifiaient de leur condition de chrétien. Comment ces gens pouvaient-ils revendiquer ouvertement son appartenance à une société secrète ? Avait-on jamais vu cela ? Venir devant le tribunal impérial et dire benoîtement : "Voilà, je suis membre d'une société occulte, ultra secrète, et j'en suis fier !". C'était incompréhensible ! La trahison d'un secret par pur mépris de la justice de l'empereur et de son représentant ! C'était bien là le comble du fanatisme, de l'opiniâtreté et de la rébellion ! Ce comportement, dans l'esprit de Pline et de Trajan, méritait certainement la peine capitale… D'autant plus que l'empereur avait strictement interdit les associations secrètes !

    Dernière chose : en 105-106, pendant que Trajan était tout occupé à ses campagnes de Dacie, les armées du gouverneur de Syrie Cornelius Palma annexaient le petit royaume de Pétra, qui deviendra la province d'Arabie Pétrée (actuellement, la Jordanie). Or c'était là qu'après la chute de Jérusalem (70), les Chrétiens s'étaient réfugiés, qu'ils s'étaient "regroupés autour des parents du Christ" dira l'historien ecclésiastique Eusèbe de Césarée.

    Cette conquête poursuivait deux buts : d'une part, nous l'avons dit, protéger les voies commerciales entre l'Égypte et l'Orient, mais sans doute aussi de priver les résistants juifs (Chrétiens et Zélotes) de leurs sanctuaires terroristes au-delà du Jourdain.

    La tradition veut d'ailleurs que précisément ces années-là, le pape Évariste ait été martyrisé à Rome. Coïncidence me direz-vous ? Peut-être. Cependant, on peut aussi penser que les Chrétiens de Rome, de Syrie et d'ailleurs, ne virent pas d'un œil très favorable l'écrasement du petit royaume arabe. N'était-ce pas là le sanctuaire où leurs coreligionnaires "résistaient encore et toujours à l'envahisseur".
    D'où troubles, émeutes, révolte, et exécution des principaux leaders de la secte… Sans qu'il soit d'ailleurs jamais question de réprimer une religion : la justice impériale ne frappait en l'occurrence que des rebelles opiniâtres !


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    (49 - 44 av. J.-C.)
    Jules César

    (Caius Julius Cæsar)

     

    Julius caesar

    César naquit en -101 avant J.-C dans une vieille famille patricienne, la gens Iulia, qui prétendait descendre de Iule, fils d'Énée et par là de Vénus elle-même. Rien que ça !

    Vu la noblesse de ses origines, il aurait pu, aurait dû, faire carrière au sein de l'oligarchie sénatoriale. Pourtant, il n'en fut rien : sa tante Julia avait épousé le dictateur Marius, vainqueur des Cimbres et des Teutons, mais aussi leader incontesté du parti populiste. César rallia donc les rangs des "populares" qui s'opposaient à la dictature aristocratique et sanguinaire de Sylla et convola en justes noces avec Cornelia, fille de Cinna, le successeur de Marius à la tête de cette faction.

    Pourchassé par des assassins à la solde de ce Sylla, qui n'en était pas à une exécution sommaire près, César se réfugia un moment en Bithynie (N.O. de la Turquie actuelle), auprès du roi Nicomède. Là, aux dires de certaines mauvaises langues, ce ne fut plus sa tête qui fut menacée, mais bien une autre partie de son anatomie : le roitelet oriental ne serait pas resté insensible au(x) charme(s) de cet athlétique jeune patricien romain, et ce dernier ne lui aurait guère opposé de résistance.
    Pourtant, alors qu'à cette époque, les vieux Romains traditionalistes étaient fort peu enclins à l'indulgence pour "les mœurs grecques", cette aventure homosexuelle n'entacha pas plus la réputation de Jules qu'elle n'entrava sa carrière politique. (Pour plus de détails au sujet de cette anecdote sans doute apocryphe, voir ici)

    Après la mort de Sylla (-78), comme César revenait d'exil pour reprendre le flambeau du parti plébéien à Rome, son bateau fut capturé par des pirates. Ces malfaisants personnages n'exigèrent qu'une rançon de 20 talents. Vexé, César; déjà très conscient de sa propre valeur, exigea que cette somme, qu'il trouvait ridicule, soit plus que doublée (50 talents). Pendant que ses émissaires rassemblaient la rançon, César amusa les malandrins de beaux discours, tout en leur promettant, comme pour plaisanter, qu'il reviendrait un jour et les ferait crucifier. Et les ravisseurs, ravis, de s'esclaffer !
    Mais une fois la rançon versée et César libéré, celui-ci arma une flotte privée, captura les bandits et tint scrupuleusement ses engagements : les pirates furent tous mis en croix.

    Enfin rentré à Rome, il entreprit sa marche vers le pouvoir absolu auquel il allait être porté par le consentement (résigné) du peuple.
    Il fut sans doute impliqué, mais ce rôle reste assez obscur, dans la conjuration de Catilina, (-63). À cette occasion, il s'opposa aux mesures radicales (et illégales) d'un Cicéron par ailleurs fort suspect d'avoir monté en épingle ce minable complot populiste pour se poser en "Sauveur de la République" et en "Père de la Patrie".
    Préteur en -62, propréteur d'Espagne en -61, Jules forma ensuite un Triumvirat avec Pompée et Crassus. Lui-même apportait à l'association son génie politique, Pompée son prestige militaire et le richissime Crassus, les fonds indispensables pour séduire la plèbe. C'est ainsi que César obtint le consulat en -59. Cependant, pour égaler la gloire de Pompée, il lui fallait aussi un grand commandement militaire. Il se fit donc attribuer les proconsulats de Gaule cisalpine et de Narbonnaise pour -58.

    L'autorité de Rome, limitée, à cette époque, à une simple bande littorale entre Monaco et Narbonne, allait, grâce au "Génie de César", s'étendre désormais à l'intérieur des terres gauloises.
    Prenant prétexte d'une invasion d'Helvètes, eux-mêmes poussés dans le dos par les Germains, et à la requête de certaines tribus gauloises, épouvantées, César envahit la Gaule.
    La supériorité militaire des légions romaines fit merveille : les Helvètes furent bien vite refoulés dans leurs cantons et les Germains d'Arioviste rejetés au-delà du Rhin.
    Cependant si les Gaulois croyaient s'être débarrassés à bon compte des demandeurs d'asile suisses et des envahisseurs germaniques, ils se trompaient lourdement ! Son mandat terminé, leur "protecteur", leur "sauveur" Jules César ne faisait pas mine de quitter le pays ! Il s'enracinait même, prétendant subjuguer les imprudentes tribus gauloises et coloniser, romaniser toute la Gaule !

    Au nord de la Gaule, les Belges se révoltèrent.
    D'où venaient, qui étaient réellement ces "Belges" ?
    En vérité, on ne le sait pas trop.
    Jules César, qui, on l'a assez dit, les qualifie de "fortissimes" (fortissimi sunt Belgae - "Extrêmement courageux sont les Belges !")), prétend aussi que certaines d'entre leurs tribus seraient, en fait, composées des descendants de guerriers germains qui auraient passé le Rhin dans les bagages des Cimbres, des Teutons et consorts, puis se seraient dissociés du gros de la troupe pour s'installer dans ce qui deviendra la Belgique. En outre, d'autres tribus belges, peu satisfaites de leur nouveau territoire ou qui avaient la bougeotte, passèrent la Manche, colonisèrent également les îles anglaises, puis passèrent en Irlande où on les appela les "Fier Bolg", les "nobles Belges".

    Mais de tout ce folklore celtique, César n'en avait rien à cirer !
    Si les Belges résistaient, ils seraient écrasés, tout "fortissimi" qu'ils fussent ! Et ce fut la bataille dite de la "Sabis" (-57), du nom d'une rivière que les historiens ont bien du mal à situer sur la carte (Sambre ?).

    Dévalant la pente opposée de la vallée, franchissant la rivière à la nage, remontant au pas de charge l'autre versant, une masse compacte de guerriers belges, provenant de diverses tribus coalisées mais constituée surtout de Nerviens, attaqua par surprise le camp de César.
    Celui-ci, voyant que tout se déglinguait autour de lui, se précipita aux avant-postes, et, l'épée à la main, rétablit les lignes qui menaçaient d'être enfoncées. Trois légions, attardées, arrivèrent juste à temps pour dégager le camp du général en chef et donner la victoire aux aigles romaines.
    "Mais L'ennemi, même alors qu'il ne lui restait plus guère d'espoir, montra un tel courage que, quand les premiers étaient tombés, ceux qui les suivaient montaient sur leurs corps pour se battre, lançaient des traits sur nos soldats et renvoyaient les javelots qui manquaient leur but. Ainsi, ce n'était pas une folle entreprise pour des hommes d'un pareil courage, il faut le reconnaître, que d'avoir osé franchir une rivière très large, escalader une berge fort élevée et monter à l'assaut d'une position très forte. Cette tâche, leur héroïsme l'avait rendue facile" (César, Guerre des Gaules, II, 27).

    Les Belges finirent par être écrasés… Mais César avait eu chaud. Très chaud !

    La Belgique vaincue et conquise, il restait à César à pacifier le reste de Gaule.
    Malgré les révoltes d'Ambiorix, en Belgique (-54 / -53), et de Vercingétorix, en Auvergne (-52), tout fut assez vite réglé. (Seul un petit village résista, encore et toujours, à l'envahisseur, etc…).
    César put même se payer le luxe d'une excursion militaire en Britannia (Grande-Bretagne), histoire de donner aux indigènes un aperçu de la puissance romaine et de les dissuader de porter secours à leurs frères gaulois et belges.

    Jules avait acquis la gloire militaire.
    Il bénéficiait aussi une renommée littéraire considérable : ses "Commentaires sur la Guerre des Gaules" étaient (et sont toujours) considérés comme un chef d'œuvre de style, de précision et de concision ; des générations de latinistes débutants peuvent en témoigner !
    Mais la situation politique ne cessait de se détériorer. Depuis la mort de Crassus en 53 av. J.-C., le triumvirat n'existait plus. César et Pompée restaient seuls à s'affronter. Or, deux maîtres pour Rome, c'était un de trop !
    César était aimé du peuple, tandis que Pompée disposait de l'appui inconditionnel du Sénat. Le vainqueur de Mithridate tenta donc, par des mesures assez maladroites, de dépouiller son rival de tous ses commandements, tant civils que militaires. Sous prétexte de troubles en Orient, deux légions furent retirées au vainqueur de Vercingétorix. Ensuite, le Sénat, toujours manipulé par Pompée, s'opposa à toute prolongation des pouvoirs de César et l'obligea de venir en personne à Rome pour briguer le consulat pour l'année -49.

    Longtemps, César ne broncha pas, subissant avanie sur avanie sans moufter et faisant même montre d'une modération et d'un esprit de conciliation exemplaires. Il faut aussi dire qu'Antoine et Cassius, tribuns du peuple et partisans de César, usaient et abusaient de leur droit de veto pour saper les menées de ses adversaires.
    Mais, à la séance du Sénat du 7 janvier -49, les tribuns, dont l'intégrité physique était pourtant sacrée, furent molestés par les Sénateurs et durent s'enfuir de Rome.
    César, qui se trouvait à Rimini (Ariminium), estima alors que la légalité avait été bafouée, et marcha sur Rome à la tête de ses troupes pour "rétablir l'ordre".
    Alea jacta est ("les dés en sont jetés") aurait-il dit - mais cela est loin d'être prouvé - en franchissant le Rubicon, un insignifiant ruisselet séparant la Gaule cisalpine de l'Italie proprement dite... insignifiant certes, mais qui n'en marquait pas moins la limite qu'aucun général romain en armes ne devait franchir, sous peine d'être considéré comme un "ennemi de l'État".

    Jules s'empara sans difficulté de Rome, abandonnée par Pompée et par la plupart des Sénateurs puis se prépara à affronter son rival qui s'était réfugié dans des Balkans avec une armée considérable, bien plus nombreuse que la sienne.La rencontre décisive se déroula en Thessalie (Grèce), à Pharsale, le 9 août -48.
    Au soir de la bataille, l'armée de Pompée était littéralement écrasée. César lui, sur les vingt-deux mille hommes dont il disposait, n'avait perdu "que" dix centurions et deux cents légionnaires

    Après avoir, un temps, erré en Méditerranée orientale, Pompée, vaincu se réfugia en Égypte, où il fut assassiné sur ordre du roi Ptolémée XIII (16 octobre -48).

    Quelques jours plus tard, César arrivait à son tour à Alexandrie d'Égypte.
    En guise de cadeau de bienvenue, le gouvernement égyptien ne trouva rien de mieux que de lui offrir la tête, encore sanglante, de Pompée. César s'en détourna, écœuré : Pompée le Grand, le "triumvir", avait été jadis son allié et même son beau-père (à la mort de Cornelia, il avait épousé - ses troisièmes noces - Pompeia, la fille de Pompée).

    Puisqu'il se trouvait en Égypte, César en profita pour remettre de l'ordre dans le pays.

    Entre le pharaon Ptolémée XIII et sa sœur-épouse Cléopâtre, c'était la guerre. Le jeune roi contrôlait Alexandrie et l'essentiel du pays, tandis que sa sœur s'était s'enfuie au diable Vauvert.

    Un jour, un serviteur se présenta aux portes du palais où résidait le général romain. Un admirateur anonyme l'avait chargé d'apporter un cadeau à Jules, un somptueux tapis d'Orient. L'homme insistait pour le lui remettre en mains propres. À force d'insistance, de supplications (et de bakchichs), le portefaix franchit toutes les portes, toutes les sentinelles et arriva devant César. Il déposa précautionneusement son fardeau par terre, retira les ficelles qui maintenaient l'étoffe roulée, déroula enfin le tapis et… qui apparut ? La petite Cléopâtre en chair, en os et en nez ! La sœur et épouse du Pharaon d'Égypte !

    Coup de foudre !
    César fut sans doute aussitôt séduit ; autant par l'ingénieuse ruse que par le joli minois de la petite reine. Cléopâtre, elle, de son côté, tombait probablement sous le charme de cet alerte quinquagénaire, de ce descendant de Vénus qui avait affronté et vaincu d'innombrables armées barbares, de ce puissant général romain qui lui rendrait, à elle et à elle seule, le trône d'Égypte et qui peut-être, pourrait même un jour, restaurer l'empire d'Alexandre.

    Effectivement César allait tenter d'éliminer le roi-époux-frère de la belle Cléopâtre pour donner à celle-ci tout pouvoir en Égypte. Mais les choses se compliquèrent : le parti du Pharaon était bien plus puissant que César ne l'avait prévu. Le grand Jules se trouva bientôt assiégé, encerclé dans le palais d'Alexandrie, avec seulement une poignée de légionnaires pour repousser toute la populace d'Alexandrie et affronter l'armée de Ptolémée XIII, commandée par l'eunuque Ganymède, un général de raccroc, certes, mais énergique et très compétent.
    Une nouvelle fois, Jules n'en menait pas large.
    Après avoir vainement tenté de rompre l'encerclement ennemi, force lui fut d'appeler ses alliés au secours.
    Les plus proches étaient les Juifs. Ceux-ci se mirent en campagne sous la conduite d'Antipater (en latin) ou Antipatros (en grec). Cet Antipas, arabe Iduméen selon certaines sources, Juif gouverneur de l'Idumée selon d'autres, était surtout le Premier ministre d'Hyrcan II, Grand Prêtre et roi (fantoche) des Juifs. Antipas était aussi le père du futur roi des Juifs Hérode le Grand, de si détestable réputation.
    Joignant ses forces à celles de Mithridate de Pergame, le "Maire du Palais" juif parvint briser l'étau égyptien et à libérer César (24 mars -47). Le surlendemain, Jules et ses alliés orientaux écrasaient l'armée du pharaon lors d'une bataille sanglante.
    Ptolémée XIII trouva la mort en s'enfuyant, noyé dans le Nil.

    Débarrassé des opposants égyptiens, César s'en fut alors faire une petite croisière sur le Nil
    Voyage de noces ? Tourisme culturel ? Initiation aux mystères religieux et ésotériques de l'ancienne Égypte ? Inventaire des ressources fiscales du pays ? Sans doute un peu de tout cela. Quoi qu'il en soit et quels que fussent les motifs de cette excursion, César et sa royale maîtresse remontèrent le Nil jusqu'à Assouan, conçurent sans doute le petit Césarion, puis s'en revinrent dare-dare à Alexandrie tant la situation politique requérait à nouveau la vigilance, la présence et l'intervention du divin Jules. (Juillet -47).

    Malgré la sanglante bataille de Pharsale et la mort du Pompée, le parti sénatorial renaissait de ses cendres en Afrique (du Nord) autour de Caton le Jeune (dit "Caton d'Utique), tandis que les légions de César, stationnées en Italie et privées depuis trop longtemps de la présence (rémunératrice) de leur chef, paraissaient prêtes à se révolter.Mais César n'était pas un larbin qui rapplique quand on le siffle ! Pas question pour lui de quitter l'Orient romain sans avoir imposé partout la paix romaine !
    Or, un certain Pharnace, roi du Pont (rives de la Mer Noire) refusait de se soumettre à Rome.
    Son compte fut vite réglé.
    Le 13 juillet -47, César débarquait à Beyrouth, rassemblait toutes les légions du coin et leur faisait traverser à toute vitesse les brûlants plateaux brûlants d'Anatolie. Quelques jours plus tard (2 août -47) l'armée du présomptueux souverain oriental était anéantie, Pharnace destitué et remplacé par son frère Mithridate de Pergame, celui-là même qui, avec le ministre juif Antipas, avait tiré Jules du guêpier alexandrin. Commentaire de Jules : Veni, Vidi, Vici, "Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu".

    De retour en Italie, César reprit fermement en main ses légions mutinées puis se prépara à déloger les "Pompéiens" d'Afrique du Nord.

    Ce n'était chose aisée car, en fait, ses adversaires (Caton, Labienus, Metellus Scipion et Juba Ier, roi de Numidie) semblaient plus puissamment armés, plus riches et mieux approvisionnés que lui. En outre, ses propres soldats, gavés de belles promesses, mais impayés depuis des lustres, continuaient à grogner. Il lui fallait donc faire au plus vite !
    Malgré son infériorité numérique, il débarqua à Hadrumète (auj. Sousse, en Tunisie) et ce fut la bataille de Thapsus, rendue célèbre par un épisode d'Astérix (Astérix légionnaire).
    Les forces "pompéiennes", commandées par Metellus Scipion, ne se décidaient pas à attaquer. César lui-même semblait hésiter. Ce furent les vétérans de César qui prirent l'initiative : faisant fi de la tactique prudente de leur imperator, ils se ruèrent à l'assaut des lignes pompéiennes, les rompirent et se livrèrent un épouvantable carnage, massacrant leurs ennemis jusqu'au dernier. Seuls les chefs de l'armée "sénatoriale" parvinrent à s'échapper (4 avril -46).
    Quelques jours plus tard (12 avril), Caton le Jeune (Marcus Porcius Cato) se suicidait à Utique.
    Les provinces africaines, avec toutes leurs richesses et leurs immenses réserves céréalières étaient désormais aux mains de César et celui-ci, qui s'était enfin acquitté de ses dettes envers ses soldats, put rentrer à Rome.

    … Pour peu de temps !
    Le parti pompéien avait à peine été écrasé en Afrique qu'il renaissait en Espagne.
    Cette fois c'était Cnæus Pompée, le fils aîné du Grand Pompée, qui brandissait l'étendard de la révolte. Il avait étrillé les maigres forces dont César disposait en Espagne après avoir réuni autour lui tous les ennemis de César, en particulier Labienus, l'ancien lieutenant du conquérant des Gaules mais qui était devenu son plus farouche adversaire.
    Et le vieux César (il avait cinquante-six ans, âge vénérable à l'époque) de se remettre en route, casque en tête et cuirasse aux flancs.
    La dernière bataille entre le divin Jules et ses adversaires pompéiens se déroula le 17 mars -45 à Munda, non loin de Cordoue. Manque de bol, César, ce jour-là, n'était pas au mieux de sa forme : il se remettait à peine d'une de ces crises d'épilepsie auxquelles il était sujet.
    Il émergea à grand-peine de son lit de douleur, et, tête lourde, oreilles bourdonnantes et jambes flageolantes, se traîna devant ses troupes, déjà alignées en ordre de bataille face à l'ennemi, pour les haranguer : "Soldats ! leur s'écria-t-il en substance, voici la dernière bataille qu'il vous faudra livrer contre vos concitoyens ! C'est la der des der, je vous le promets ! Une fois ces ennemis exterminés, nous pourrons triompher à Rome avant de nous lancer dans d'autres aventures, encore plus glorieuses et plus profitables, je vous le garantis !".
    Mais, pour la première fois, ses soldats ne furent pas convaincus. Les Pompéiens étaient deux fois plus nombreux qu'eux, et puis, la crise de "haut-mal" qui avait frappé l' imperator leur semblait de mauvais augure, un averissement des dieux peut-être...
    Ils restèrent donc figés, l'arme au pied, comme épouvantés.
    César alors commença à avoir peur. Non pour sa vie, mais pour son honneur. "Les dieux ne m'ont-ils accordés tant de victoires que pour me voir succomber ici ? se dit-il. Si telle est leur volonté, autant mourir en combattant !" Alors, forçant son corps encore endolori à lui obéir, il se lança seul, tout seul, glaive à la main, à l'assaut des lignes ennemies…

    Geste désespéré, mais décisif ! Après un bref moment d'hésitation, ses soldats, émerveillés de l'audace, de la bravoure de leur vieux général, entraînés par son charisme quasi surnaturel, suivirent son exemple et se ruèrent eux aussi à l'attaque, comme un seul homme.
    Au soir, l'ultime armée "pompéienne" était anéantie.
    Quant au fils aîné de Pompée, en fuite, il sera exécuté par des soldas quelques jours plus tard.  

    César, désormais seul maître du monde méditerranéen, allait gouverner en souverain absolu, mais sans sortir du cadre républicain.
    Déjà chef de la religion romaine en qualité de grand pontife, il s'était également fait décerner la dictature pour dix ans en-46 et était devenu, en même temps, consul annuel.
    En -44 il fut nommé dictateur et censeur à vie en Italie.
    Mais ces dignités" républicaines" ne lui suffisaient pas : poussé sans doute par la belle Cléopâtre qui l'avait rejoint à Rome au grand scandale des Romains traditionalistes, il aspirait au titre de roi, non par gloriole personnelle, mais pour mieux asseoir son prestige auprès des populations orientales avant d'engager une grande expédition militaire contre les Parthes.

    À la séance du Sénat qui devait lui accorder ce titre (Ides de mars, 15 mars -44), il fut tué à coups de poignards par les conjurés menés par M. Junius Brutus, qui était, peut-être, son fils "de la main gauche.

    Dans son excellent livre "Cléopâtre ou le rêve évanoui", (Librairie académique Perrin), Jacques Benoist-Méchin, vieux facho mais auteur souvent pénétrant, compare très intelligemment les destinées d'Alexandre le Grand et de notre Jules :

    "L'un (Alexandre) se présente à nous comme un adolescent impétueux, paré de toutes les séductions de la jeunesse et qui semble avoir l'éternité devant lui ; l'autre (César) comme un homme mûr, aux tempes grisonnantes, auquel le temps est parcimonieusement mesuré. Alexandre est poussé en avant par une ivresse dionysiaque. Rien ne paraît le contraindre à faire ceci plutôt que cela. Il danse à travers les sables dorés de l'Asie et c'est pourquoi sa conquête garde la grâce et la liberté d'un jeu. Tandis que César parcourt le monde d'un pas grave et réfléchi. Chaque étape de sa carrière est commandée par la nécessité. Sans cesse, un délai rigoureux lui est imparti. Il faut, à jour nommé, qu'il franchisse le Rubicon ; il faut qu'il rattrape Pompée, avant qu'il ne soit trop tard ; il faut qu'il mette un terme rapide à la guerre civile, sans quoi le monde entier sombrera dans le chaos.
    Alexandre, l'immortel, semble protégé du danger par une cuirasse invisible. Rien ne paraît pouvoir trancher le fil de ses jours. César, éminemment mortel, est exposé à tous les périls et le poignard de ses assassins ne l'épargnera pas. Sans doute ont-ils l'un et l'autre la même ardeur créatrice, qui se traduira par deux des plus belles chevauchées que l'histoire ait retenues. Mais l'un tire son pouvoir de sa fougue et de son imagination, l'autre de son audace et de sa volonté de puissance. Porté par son propre mythe, le premier semble voler de prodige en prodige. Le second, pris dans les obligations astreignantes de la politique, n'obtient rien qu'en respectant l'enchaînement serré des causes et des effets. Alexandre clôt la série des demi-dieux antiques ; César ouvre celle des chefs d'État modernes.
    "

     


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    Vercingétorix

    Chef gaulois né en pays Arverne vers 72 av JC, mort à Rome en 46 av JC, Vercingétorix, est le fils de Celtill chef des Arvernes. Ce dernier, trop ambitieux est condamné à mort par les autres chefs. Resté seul Vercingétorix est épargné et conserve la fortune de son père.

    Agé d’une trentaine d’années, son nom qui veut dire « grand roi des braves » le prédestine à prendre la tête des Arvernes et de toute la Gaule.

    C’est un noble, il suit un enseignement à l’école des druides. Il y apprend que son âme est immortelle. C’est sous forme de poèmes et de vers que cet enseignement lui est dispensé.

    D’une stature imposante, il est droit sur son cheval, vêtu d’une tunique chatoyante, la poitrine constellée de phalères (décorations) en or. Il porte une épée incrustée de corail et un casque surmonté d’un cimier impression-nant.

    Ses ordres sont précis, il a une farouche volonté d’être obéi. Lucide, réfléchi et logique, il sait rassurer ses hommes et peut tout obtenir d’eux. Cet orateur de premier ordre est également animé d’un courage et d’un sang-froid inégalable.

    Il rassemble autour de lui les principaux chefs et une puissante armée. Il désire, il veut réunir la Gaule toute entière. Pour se faire obéir il emploie des méthodes très discutables. Il prend des otages dans les tribus voisines : si on se rebelle il n’hésitera pas à se venger sur eux. Pour les traîtres il invente toute une série de supplices, il offre aux Dieux de formidables holocaustes et choisit curieusement ses victimes parmi les criminels !

    César arrive en Gaule avec des idées de conquêtes très précises. En fin diplomate le proconsul préfère s’attacher la confiance des Gaulois plutôt que de les combattre directement. Il distribue des titres « d’amis de César » aux chefs les plus influents. Vercingétorix chef du clan le plus puissant est de ceux-là. Mais les Gaulois ne sont pas dupes, leur sentiment patriotique et leur désir de liberté sont plus forts que jamais. C’est ainsi que les amis d’hier se transforment en ennemis de César. Vercingétorix est encore de ceux-là...

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    Vercingétorix à la bataille de Gergovie

    Après de multiples batailles, il fait subir un grave échec à César devant Gergovie en 52 av JC.

    En Août 52 av JC, César écrase la cavalerie gauloise près de Dijon. Vercingétorix fait retraite à Alésia avec 800 000 hommes qui, réduits à la famine doivent capituler après 2 mois de siège. Il vient lui-même rendre ses armes à César et est emmené à Rome pour paraître enchaîné au Triomphe du Vainqueur.

    Il meurt étranglé dans sa prison en 46 av JC.

    A propos de sa reddition

    C’est César lui-même qui, dans sa Guerre des Gaules, raconte que Vercingétorix est amené devant lui et jette ses armes en signe de soumission.

    Un autre historien antique, le grec Dion Cassius (155-235) donne une version différente des faits :

    « Après la défaite, dit-il, Vercingétorix, qui n’avait été ni pris, ni blessé, pouvait fuir ; mais espérant que l’amitié qui l’avait uni autrefois à César lui ferait obtenir grâce, il se rendit auprès du Romain sans avoir fait demander la paix par un héraut, et parut soudainement en sa présence au moment où César siégeait dans son tribunal.

    L’apparition du chef gaulois inspira quelque effroi, car il était d’une haute stature et il avait un aspect fort imposant sous les armes, Il se fit un profond silence. Vercingétorix tomba aux genoux de César, et le supplia en lui pressant les mains, sans proférer une parole.

    Cette scène inspira la pitié des assistants, par le souvenir de l’ancienne fortune de Vercingétorix comparée à son malheur présent. César au contraire lui fit un crime des souvenirs sur lesquels il avait compté pour son salut ; il mit la lutte récente en opposition avec l’amitié que Vercingétorix rappelait, et par là, il fit ressortir plus vivement l’odieux de sa conduite. Ainsi, loin d’être touché de son infortune en ce moment ; il le jeta sur le champ dans les fers, et le fit mettre plus tard à mort ».


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  • Sylvain Wiltord
    Le Hollandais Clarence Seedorf (en blanc) s'oppose au Lyonnais François Clerc (Keystone)

    François Clerc

     

    - Diarra, ici en Ligue des Champions face au PSV Eindhoven - AFP - Diarra

     

    Pernambucano Juninho

     

     

    lyon deu espectaculo.jpgJuninho,Essien,Diatta,Malouda et Cris


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